Résumé de la 99e partie ? En arrivant au bas de son escalier, Chantal poussa un cri... Sous la véranda, près du hamac, une face grimaçante la regardait.Elle n'arrivait pas à s'endormir. Brusquement, le silence de la nuit fut troublé par une voix, toujours la même, celle de TuIio Morro, qui devait revenir de la séance de cinéma et chantait en rejoignant sa maison. Le Révérend David Hall l'avait bien dit : chez Tulio, chanter était un besoin. Ce soir, le ténor italien exprimait l'amour dans sa langue natale qui est bien la mieux faite pour des sérénades. Chantal aimait cette voix dans laquelle passaient alternativement un clair de lune et des sanglots ; elle voulut relever le store en bois pour entendre le plus longtemps possible le ténor s'éloignant sur le chemin. Au moment où elle s'approchait du store, elle aperçut, avec horreur, celui-ci qui se soulevait lentement et resta figée d'épouvante : la face du lépreux s'encadrait dans la fenêtre et deux yeux ardents la regardaient avec convoitise. Elle cria de toutes ses forces et saisit l'une des chaises en bambou pour la jeter à la tête du monstre qui n'attendit pas son geste pour s'enfuir après avoir bondi à terre sans même utiliser l'escalier : son agilité surprenante le faisait ressembler, dans le noir, à un gorille. Elle vit la silhouette difforme s'éloigner encore une fois, mais n'osa pas se recoucher par crainte de la voir revenir.Ce fut avec un sentiment d'intense soulagement qu'elle vit la lumière du jour inonder rapidement l'île. L'aurore et le crépuscule sont inconnus à Makogaï où le jour et la nuit se succèdent sans ces merveilleuses transitions qui donnent un tel charme aux régions tempérées. Elle sortait de la salle de bains quand des pas résonnèrent sur son escalier le visiteur matinal était déjà sous la véranda. La jeune femme eut la surprise de se trouver en présence du Dr Fred. Le jeune Américain ne parut nullement gêné et lui parla dans un français plus pur que celui du pasteur.??En passant devant votre maison, je n'ai pu résister au plaisir d'échanger quelques mots avec vous dans votre belle langue que j'aime tant ! Je sais et je me suis aperçu, dès le premier instant où je vous ai vue, que j'avais affaire à une Parisienne. Si vous saviez, Madame, la joie que j'ai éprouvée à l'idée de rencontrer enfin une femme de ce Paris dans lequel je rêve d'aller un jour.Parlez-moi un peu de Paris 'C'était la première fois, depuis son départ de France, que Chantal entendait cette phrase magique «Parlez-moi un peu de Paris», qui résonnait délicieusement à ses oreilles.??Que voulez-vous que je vous dise sur Paris à huit heures du matin, docteur '??J'aime le son de votre voix, avoua Fred.??Attention, docteur ! Je sens que vous êtes sur une pente dangereuse...??Pourquoi dangereuse ' (A suivre...)
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Posté Le : 20/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Guy des Cars
Source : www.infosoir.com