Algérie

Suspense



Suspense
Résumé de la 90e partie ? Arrivé devant la maison, le curieux personnage s'arrêta, déplia un rouleau de papier et lut une longue proclamation dans une langue barbare à laquelle Chantal ne comprit rien.Elle arriva sur la place au moment où la Mère Marie-Joseph descendait de cheval. Un lépreux agita une cloche de bois accrochée à une potence pour annoncer, à tous que le moment grave était arrivé. La Mère Marie-Joseph aperçut Chantal et lui fit signe de la rejoindre sous le goyavier devant lequel était installé un siège rudimentaire. Chantal s'approcha pendant que les malades s'asseyaient par terre en demi-cercle. L'homme qui avait sonné la cloche échangea quelques mots en fidjien avec la s?ur supérieure. Dès qu'il se fut éloigné, celle-ci dit à Chantal :??C'est bien d'être venue vous mêler à la foule. Elle apprendra ainsi à vous connaître et à vous estimer.?Voyez comme tous ces yeux vous dévorent ! Pourvu que vous ne fassiez pas trop de ravages dans l'île ! Je vois que vous mourrez d'envie de me poser deux questions : aussi vais-je vous répondre tout de suite. L'homme avec lequel je viens de parler est le chef du village. Il n'en a peut être pas l'apparence, mais c'est un personnage très important puisqu'il a été nommé à ce poste directement par le gouverneur anglais des Fidji sur la proposition du Dr Watson. Malade comme ses administrés, il jouit d'une autorité souveraine, sur eux et peut, pour être secondé dans l'exercice de ses fonctions, faire appel aux gendarmes que vous voyez à ma droite. Si je suis ici à cette heure, c'est parce que le chef m'a fait demander pour trancher un différend. Cela peut vous étonner, mais à Makogaï les bonnes s?urs doivent savoir tout faire : monter à cheval et rendre la justice. Le Dr Watson m'a conféré les attributions de juge de paix ; toutes ces querelles de village l'ennuient ! Généralement, je laisse le chef arranger les choses ; s'il n'y arrive pas, j'arrive sur mon petit cheval après avoir fait battre le rappel sur tout le territoire du village.? Le gendarme a lu la proclamation devant ma maison mais comme c'était un fidjien...? Il faudra que vous appreniez cette langue bizarre, répondit la Mère Marie-Joseph. Ce sera pour vous une excellente occupation, puisqu'elle est difficile... Je rends toujours la justice sous cet arbre : c'est, hélas ! mon seul point de ressemblance avec le bon roi Saint Louis. Vous verrez que la justice est expéditive ici : pas de réquisitoire, pas de plaidoirie d'avocat ! Chaque plaignant expose son cas : à moi de trancher ensuite. Ce n'est pas toujours aisé : nos bonshommes sont malins et retors. Jusqu'à présent, je ne m'en suis pas trop mal tirée... Il faut croire que le roi Salomon lui-même m'inspire ! L'incident qui nous occupe aujourd'hui jette la perturbation dans ce village depuis cinq jours : il s'agit, vient de m'expliquer le chef, d'une poule dont la la légitime propriété est revendiquée à la fois par deux habitants, du village, chacun d'eux disant ne pas vouloir céder ses droits réels ou imaginaires. Cette grave affaire a divisé le village en deux camps : il faut en finir. (A suivre...)




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