Algérie

Sus aux dos-d'âne!



Sus aux dos-d'âne!
La loi portant organisation, sécurité et police de la circulation routière aura connu depuis sa promulgation plusieurs toilettages. Déjà revue et corrigée en 2004, elle a subi également en 2009 des retouches destinées à durcir la législation en vigueur. Sauf que, bon an mal an, depuis plus d'une décennie et l'explosion graduelle du parc automobile dans le pays, le nombre de morts sur les routes est resté sensiblement le même, oscillant entre 4000 et 4500 morts, sans parler des milliers de blessés dont beaucoup marqués par un handicap contraignant à vie.Des progrès notoires ont cependant été accomplis, ce serait de la mauvaise foi que de l'occulter ou, pire, de le nier. Les services de sécurité se sont dotés d'instruments de contrôle, les radars, en attendant les fameux «mouchards», de leur vrai nom les chronotachygraphes. Ceux-ci sont destinés à juguler le mal, si on peut dire, à la racine, dès lors que les principaux facteurs des accidents mortels sont les poids lourds et les véhicules de transport. Le décret instituant l'obligation de cet instrument de mesure (distance parcourue, vitesse, nombre d'arrêts etc...) pour les autobus, assorti de la nécessité d'un second conducteur pour les grandes distances, la durée pour chacun étant limitée à huit heures au terme desquelles un repos, dans la partie réservée à cet effet, est lui aussi impératif, la fourniture annoncée mais encore théorique aux gendarmes, sur les routes, d'un appareil portatif pour la pesée des charges réelles des camions, porte-chars et autres semi-remorques, voilà autant d'idées que la commission, instituée au niveau de la direction des transports terrestres et urbains au ministère des Transports, et composée des représentants du secteur, du ministère de l'Intérieur, de la Gendarmerie nationale, de la Dgsn et de la Protection civile a longtemps débattues. Depuis la parution du décret, il semble que le choix - de gré à gré' - de la société étrangère agréée pour fournir le petit ustensile pose problème. Mais deux ans, n'est-ce pas beaucoup pour un enjeu qui aura fait couler tant d'encre, pardon, tant de sang! Car les responsables de la prévention et de la sécurité routière le savent parfaitement, la sanction a beau avoir redoublé depuis 2009, les résultats sont là, aussi maigres, qui prouvent que les vraies solutions sont ailleurs. Elles se situent dans la nécessaire adaptation des moyens pédagogiques, que ce soit au niveau des auto-écoles et de leur rapport aux examinateurs gangrenés par la corruption, dans le retour aux tribunaux de simple police pour sanctionner les atteintes au Code de la route plutôt que de poursuivre la triste expérience des commissions de daïras où il y a beaucoup à boire et à manger, et elles interpellent sur le rôle et les moyens réels d'un Centre national chargé de la prévention et de la sécurité routières qui, depuis plus de dix ans, ne peut faire autrement que de distribuer des affiches et des autocollants! Le permis à points et les amendes revues à la hausse seront alors d'intéressants palliatifs. Voilà quelques pistes de réflexion, pas si nouvelles que cela d'ailleurs, mais qui ont le mérite de poser le jalon d'une stratégie sans cesse réfléchie, mais à ce jour virtuellement envisagée. Il est vrai que des défis apparemment plus spectaculaires vont être relevés, à commencer par le problème épineux des ralentisseurs. Et qui ne se plaint pas des dos-d'âne'


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