Algérie - Revue de Presse


Tout compte fait, sur les 9 secteurs urbains que compte la commune de Constantine, celui d'El-Guemas est incontestablement le plus pauvre. Erigée sur une superficie de 750 hectares, la cité abrite aujourd'hui près de 50.000 habitants dans des chalets conçus en préfabriqué voilà bien des décennies et qui ne répondent plus aux normes requises de l'espace vital, leur durée de vie étant fixée à une dizaine d'années tout au plus. De cause à effet, El-Guemas a pris au fil du temps l'allure d'un véritable ghetto, une plaie qui ne cesse de défigurer l'environnement vital et immédiat.

Selon M. Bouchema Mohamed-Salah, délégué du secteur urbain dont il est question, « les chalets se sont tellement dégradés qu'il n'est plus possible de les remettre un tant soit peu en état ». Les habitants rencontrés sur place, face à la dégradation de leurs chalets, avouent « avoir effectué de menus travaux de réparation urgents, voire d'extension des surfaces libres ».

Mais ces travaux anarchiques ont causé de gros dégâts. La cité s'est inexorablement transformée en un ensemble de gourbis, jusqu'à donner naissance à une floraison de poches de bidonvilles, estimés par le responsable du secteur à 664, où cohabitent 762 familles. C'est donc une situation inextricable que personne ne peut résoudre, sauf si tout est rasé et reconstruit, ce qui est pour certains franchement utopique.

Sur un autre volet, la plupart des voies de communication sont en piteux état: en témoigne d'ailleurs le réseau routier truffé de cratères béants rendant très difficile la circulation. Toujours dans ce contexte, il existe un rond-point névralgique, le seul d'ailleurs, qui relie El-Guemas aux autres cités riveraines (Daksi, Sidi Mabrouk, Ryad, Boumerzoug, El-Mouna et 4ème kilomètre via El-Méridj). Cette intersection, fréquentée par des centaines de véhicules lourds et légers, est devenue peu à peu la source de tous les maux, suite à sa détérioration sans précédent avec des rues ornées de crevasses profondes. De plus, le nombre impressionnant de fuites d'eaux potable et usée provenant de ces agglomérations ont transformé l'endroit en bourbier et en piège à voitures.

« Le rond-point en question, indique le délégué urbain, doit être pris en charge par la wilaya. Mais les travaux de goudronnage ne pourront commencer que lorsque toutes les fuites d'eau seront réparées. Il faut probablement pour ce faire attendre le projet de dédoublement de la voie rapide avec échangeur de la cité Eriad sur El-Méridj ». Il ajoute « que si le projet d'aménagement tarde à venir, la délégation d'El-Guemas se chargera, avec le peu de moyens humains et matériels dont elle dispose, de réparer un tant soit peu les chaussées défectueuses. Mais il ne s'agit que d'un palliatif, en attendant les travaux inscrits », dit-il.

Toutefois, il ne manquera pas de reconnaître que la situation qui prévaut parmi la population n'est guère réjouissante, d'autant plus qu'elle a créé, faute d'un cadre de vie meilleur, des problèmes sociaux inextricables. Le secteur va réunir les moyens nécessaires, humains et matériels pour pouvoir améliorer la situation générale des riverains. Mais avec un seul tracteur, un camion, un dumper, du petit outillage et un personnel composé de 66 travailleurs permanents, dont 8 versés au technique, comment admettre que ce secteur puisse arriver à prendre en charge efficacement toute les doléances des citoyens ? », a conclu le président, désabusé.




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