Le prix du pétrole, monté la semaine dernière à son plus haut niveau en trois ans, a continué à se replier mardi à New York et à Londres face à l'anticipation d'une hausse des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis.Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a reculé de 1,06 dollar pour clôturer à 64,50 dollars.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a terminé à 69,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de lundi.
"Il va falloir attendre quelques jours avant de savoir si ce mouvement de repli est le début d'une petite correction", a souligné Matt Smith, de Clipper Data. "Mais dans la mesure où le baril de Brent (coté à Londres) a grimpé la semaine dernière jusqu'à 70 dollars, un seuil de résistance, et que le WTI est monté à un niveau plus vu depuis plusieurs années, il est normal de voir quelques prises de bénéfices", a-t-il ajouté.
Les investisseurs étaient d'autant plus enclins à retirer un peu de leur mise qu'ils attendent la publication mercredi des données hebdomadaires officielles sur le niveau des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, considérées comme un baromètre de la demande chez le plus gros consommateur mondial de brut.
Les stocks de brut ont reculé au cours des dix dernières semaines, alimentant amplement la montée des cours de l'or noir.
Des analystes tablent sur l'annonce mercredi d'une hausse des réserves de brut de 900.000 barils, de celles d'essence de 2 millions de barils ainsi que sur une baisse de celles des autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel) de 700.000 barils par jour, selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg.
Toutefois, a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates, "les raffineries continuent de fonctionner à une cadence historiquement très élevée et les réserves d'essence et d'autres produits distillées devraient selon moi augmenter encore nettement pendant au moins une ou deux semaines".
10 millions de barils
Les investisseurs surveilleront aussi de près, dans ce rapport les chiffres sur la production d'or noir dans le pays.
Le nombre de puits de forage en activité, généralement un indicateur avancé du volume de pétrole extrait dans le pays, a nettement progressé la semaine dernière.
"On pourrait dépasser la barre des 10 millions de barils par jour dans les prochaines semaines, et la hausse va sans doute se renforcer encore en 2018", a avancé M. Lipow.
Les producteurs américains profitent de la récente montée des prix du baril pour accélérer leur activité, ce qui fait craindre à certains analystes une surabondance de l'offre et dans la foulée un possible repli des prix.
Le renchérissement du pétrole a en effet été en grande partie porté par les efforts effectués depuis un an par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétroles (Opep) pour réduire leur offre sur le marché mondial.
"Si les prévisions d'une nouvelle vague de froid sur les Etats-Unis s'avèrent exactes, le recul des prix pourrait n'être que temporaire, car les réserves, déjà à des niveaux relativement bas, pourraient encore reculer", ont cependant estimé les analystes de UniCredit.
Chute en Asie
Les cours du pétrole continuaient mardi de reculer en Asie à cause de la remontée du dollar dans un marché qui attend des estimations sur l'état des stocks américains de brut.
Vers 03H50 GMT, le WTI, référence américaine du brut, pour livraison en mars, perdait 46 cents à 65,10 dollars dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne, également pour mars, cédait 31 cents, à 69,15 dollars.
Le billet vert regagne du terrain après s'être replié la semaine dernière sous l'effet de propos ambigus de l'administration américaine sur les vertus d'un dollar faible, suivis d'un rétropédalage à l'initiative du président Donald Trump.
Toute hausse du dollar rend plus onéreux et donc moins attractifs les achats de matières premières libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Ceux qui parient sur la hausse des cours regardent le dollar avec exaspération car les raisons de vendre du pétrole surpassent les raisons d'acheter", a déclaré Stephen Innes, analyste chez Oanda.
Les investisseurs attendent également les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) sur les stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis, avant les chiffres officiels du département de l'Energie (DoE) mercredi.
Ces chiffres sont scrutés de près car ils sont le baromètre de la demande chez le plus gros consommateur mondial de brut.
"Le marché va se focaliser sur le rapport hebdomadaire de l'API avant celui de l'EIA" d'autant qu'ils s'étaient révélés contradictoires la semaine précédente, a dit Avtar Sandu, analyste chez Philip Futures Singapore.
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Posté Le : 01/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farida B
Source : www.lemaghrebdz.com