Adopté en dehors de tout débat parlementaire, le fichier Edvige a pour but de centraliser et d'analyser les informations concernant des personnes qui exercent un mandat politique, syndical ou économique. Il s'intéresse aussi aux enfants de moins de 13 ans qui présentent, selon ses promoteurs, les premiers signes de violence ou de délinquance.
Paris : De notre bureau Sans oublier les homosexuels et les malades atteints de sida ou autres maladies graves. Par ailleurs, il recense les opinions politiques des gens fichées, leurs pratiques sexuelles ainsi que leurs origines ethniques. Devant le tollé suscité par une telle mesure, le porte-parole du ministère de l'Intérieur français a précisé lundi que seront exclues de ce fichier toutes les personnes homosexuelles ou malades de sida, mais que seront maintenus par exemple les noms des présidents d'associations de lutte contre l'homophobie. Hier, de nombreuses associations ont élevé la voix et demandé au gouvernement de retirer vite ce projet, jugé discriminatoire et attentatoire aux libertés publiques. Même au sein du gouvernement français, le fichier Edvige ne fait pas l'unanimité. Hier, le ministre de la Défense, Hervin Morin, l'a vigoureusement critiqué, en indiquant qu'il portait atteinte aux droits de l'homme. Ce qui lui a valu un rappel à l'ordre sec de son Premier ministre, François Fillon, qui l'a invité à faire preuve de solidarité gouvernementale. De son côté, Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), a qualifié ce fichier de mesure atroce pour les libertés publiques.Il voit en Edvige une mise en place « d'une société fichée en permanence », au moment même où la gauche, censée lutter contre, demeure sourde et quasiment inexistante. Pour sa part, l'association Gaylib, qui parle au nom des homosexuels et affiliée à l'UMP, se demande quel est l'intérêt à compiler des données sur l'orientation sexuelle des gens ou sur leur état de santé et quelle était l'implication exacte de tout cela sur l'ordre public et la sécurité des Français. Elle a appelé à son abandon. Une pétition a commencé à circuler dans toute la France. Elle a déjà recueilli en une semaine seulement plus 125 000 signatures. Des associations et des personnalités politiques et de culture s'apprêtent également à saisir le conseil d'Etat et la Cour européenne des droits de l'homme pour demander tout simplement à ce que ce fichier de la « honte » soit mis hors état de nuire.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com