Algérie

Surveillance des élections La société civile lance une Cnisel bis


'Avez-vous assisté à des cas de vote sans la présentation de la carte ' Avez-vous constaté l'arrivée des électeurs transportés par des partis politiques ou par d'autres candidats ' Avez-vous observé des posters de candidats accrochés aux murs ou à l'entrée des centres de vote ' Combien sont-ils les votants par procuration ' Y avait-il des plaintes déposées par des représentants de partis pour dénoncer des cas de dépassement '" Autant de questions formulées par les animateurs du centre opérationnel de l'Observatoire de la société civile pour l'observation des élections locales, à l'adresse des observateurs 'baladeurs" qui sillonnent les centres de vote répartis à travers les wilayas. Ces questionnements 'formulés" dans des appels émis depuis le centre opérationnel ont débuté depuis l'ouverture des bureaux et se sont poursuivis jusqu'à la clôture et le début de l'opération de dépouillement. Le lieu élu pour abriter ce centre opérationnel, pour la circonstance, est l'Hôtel d'El-Biar. Celui-ci a vécu un jeudi bien particulier. Dans le hall de l'enceinte hôtelière, une pancarte arborant : au deuxième étage 'l'Observatoire de la société civile pour l'observation des élections locales". Le décor planté renseigne qu'il s'agit d'une 'Cnisel bis" de la société civile. L'ambiance de travail qui règne sur les lieux est conviviale.
La grande salle de conférences de l'hôtel ne désemplissait pas. Outre les jeunes observateurs encadrés par le coordinateur de l'observatoire, Noureddine Benbraham, des ballets de personnalités diplomatiques et des représentants de la presse défilaient tout au long de cette longue journée pluvieuse. Un grand espace aménagé fait office d'un central téléphonique. Les opérateurs collés au téléphone répercutaient les premiers échos parvenus des différents centres de vote. Rien que pour la matinée, la cellule d'appel a comptabilisé pas moins de 420 appels. Des va-et-vient incessants entre les différents services mis en place à cet effet. Pas moins de 25 jeunes bénévoles, stylo à la main, s'affairaient à noter scrupuleusement, sur un formulaire, les 'répliques" des observateurs qui sillonnaient le terrain. Après chaque demi-heure, un bénévole récupère les formulaires des réponses dûment remplis, pour atterrir au service de consolidation des informations recueillies. Les préposés à ce service se livrent instantanément à emmagasiner des données sur PC et les analyser via un logiciel conçu à cet effet.
Une telle opération, qui s'avère ardue, permet, nous dit-on, d'obtenir une situation chiffrée de l'évolution du scrutin, wilaya par wilaya, tout en mettant en exergue les tendances de participation et les multiples irrégularités signalées. Une tâche laborieuse. Les équipes mises en place sont encadrées par des experts internationaux rompus à cette expérience. L'on signale au passage la présence des spécialistes américains, de la fondation NDI, de France et de la fondation El-Hayat de Jordanie. Le troisième compartiment de ce centre traite des cas d'irrégularités et des dépassements en tous genres signalés par les observateurs 'baladeurs". Au fur et à mesure que les informations traitées parviennent aux cellules respectives, les tendances sont immédiatement formalisées et mises à la disposition des convives de l'observatoire.
à partir de 14h, les premières conclusions ressortent un nombre d'indices et de faits marquant le scrutin. L'on a constaté des irrégularités et des dépassements dans 31,1% des centres observés, tels l'affichage de posters de candidats dans des bureaux de vote. Le cas du centre Mohamed-Laïd-Al-Khalifa de Sour El-Ghozlane. L'indisponibilité du cachet 'a voté" a été déplorée dans le centre Cheikh-Tahar-El-Djazaïri aux Eucalyptus. Une bagarre a éclaté entre trois représentants de partis politiques au centre El-Hakimiya, dans la commune d'El-Hachimia (Bouira). Des cas d'absence de noms d'électeurs sur les listes électorales sont légion. La liste des dépassements et des irrégularités est encore longue.
Lors d'un point de presse animé en marge de notre visite, le coordinateur, M. Benbraham, a souligné que la brèche offerte par la loi électorale a permis de lancer cette initiative qui vise à consolider la pratique démocratique par le citoyen en devenant un observateur actif des scrutins. Enfin, les animateurs de cette Cnisel de la société civile se sont engagés à rendre public, au plus tard dans trois semaines, un rapport circonstancié sur le déroulement du scrutin du 29 novembre et, du coup, un plaidoyer pour l'implication de la société civile pour la surveillance des élections à travers la révision de la loi électorale.
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