Algérie

Sursaut désespéré et intérêts



En rangs unis ou dispersés, les clubs européens qui voient leurs internationaux africains rejoindre leurs sélections pour disputer la CAN à compter du 9 janvier n'entendent pas faciliter la tâche ni aux joueurs ni à leurs équipes nationales.Jürgen Klopp, l'ECA, la WFL et désormais Naples : tous ceux qui ont le pouvoir de décider du sort des footballeurs africains agissent et tirent dans la même direction. Empêcher le départ, ou du moins le retarder, des internationaux africains vers le Cameroun, lieu de la 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Jeudi, et simultanément avec la menace de la WFL de retarder le ralliement de Mahrez, Mané et autre Salah de leurs sélections à partir de ce lundi 27 décembre, c'est le club italien qui s'aventure sur un terrain juridique afin de bloquer Adem Ounas (Algérie), Kalidou Koulibaly (Sénégal), Zambo Anguissa (Cameroun) et Victor Osimhen (Nigeria) retenus par leur équipe nationale respective pour le rendez-vous du Cameroun. Si le ton est moins menaçant que celui employé dans le courrier de la WFL à la Fifa et à la CAF, l'intention est d'une extrême gravité. «Compte tenu de la situation épidémiologique, il pourrait y avoir une action en justice, car ce tournoi enlève des ressources précieuses aux clubs. C'est un moment historique particulier, donc ce serait différent, si nous avions confiance à 99% de la situation. Les clubs ont investi beaucoup d'argent pour recruter des joueurs comme Victor Osimhen, donc s'il devait être infecté, ce serait difficile à gérer», déclare l'avocat du club d'Aurelio De Laurentis, Grassani Mattia à Calcio Napoli 24 TV.
L'avocat italien dit agir sous l'impulsion du président du club de Parténopei qui l'a chargé d'informer les fédérations bénéficiaires des employés du club de l'action que mènera Naples si elles s'amusaient à solliciter l'arbitrage de la Fifa. Une vaine tentative d'intimidation de la part d'un club dont l'entraîneur, Luciano Spalletti, disait récemment toute son admiration d'assister à une compétition, la CAN en l'occurrence, où les meilleurs joueurs y participent mais qui se refusait d'admettre de perdre quelques-uns parmi son groupe professionnel. «Il y a ce monstre invisible qu'est la Coupe d'Afrique des nations qui te prend des joueurs du vestiaire sans qu'on sache quand on les retrouvera et ce qu'on devra faire», avait estimé le technicien transalpin lors d'une conférence de presse. Avant de préciser que «nous avons quatre joueurs concernés et nous sommes l'équipe du haut du tableau la plus impactée.» Quelques jours plus tard, le milieu de terrain camerounais Zambo Anguissa est accusé par les fans du club d'avoir déjà la tête au Cameroun tandis que le Nigérian Osimhen est montré du doigt du fait qu'il ait exprimé son désir d'aller à la CAN alors que sa convalescence n'était pas encore achevée.
Seul Vieira...
Cette hostilité des principaux acteurs du football européen au déroulement de la CAN pendant la saison hivernale, il est vrai chargée en matchs d'importance pour la réalisation des objectifs, fait toutefois face à une réplique de quelques figures internationales comme le Français Patrick Vieira, actuel driver de Crystal Palace. «Je n'empêcherai jamais un joueur d'aller à la CAN. Je pense que cette compétition doit être plus respectée. Cette compétition est aussi importante que l'Euro», plaidait l'ancien médian du Milan AC qui se serait mis au jeu de réconciliateur entre son attaquant ivoirien, Wilfried Zaha et le sélectionneur français des Eléphants, Patrice Beaumelle ayant abouti au retour de Zaha en sélection. Ce dernier avait, en effet, annoncé son retrait de la sélection au lendemain de l'élimination en Coupe du monde face au Cameroun puis s'est rétracté en lançant à travers les réseaux sociaux son attachement aux Eléphants. Beaumelle se montrait ferme puis a fini par accepter les «bons offices» de Vieira en convoquant Zaha pour la CAN. Et des Vieira, pas grand monde pour défendre la cause (juste) des footballeurs africains dont les voix sont étouffées. Des internationaux qui doivent gérer leur carrière et leurs émotions...
M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)