Algérie

Sursaut d'orgueil



Sursaut d'orgueil
Hier, alors qu'un autre candidat, Soufiane Djilali, annonçait son retrait d'une élection présidentielle qui, a-t-il estimé, fait de l'Algérie la "risée du monde", des Algériens sont sortis dans la rue, à Alger, à Constantine et à Bouira, pour dire leur rejet du quatrième mandat que le clan présidentiel, seul organe vivant d'un système agonisant, a décidé de s'octroyer, contre vents et marées. Sans surprise, la police a été au rendez-vous pour réprimer ces actions citoyennes et interpeller indistinctement manifestants et journalistes. Comme pour illustrer les griefs retenus contre l'Algérie par le Département d'Etat américain dans son dernier rapport annuel sur les droits de l'Homme dans le monde. Car le rapport fait état, justement, de graves atteintes, en Algérie, à la liberté de manifester, à la liberté d'expression et d'association, entre autres. À inscrire au bilan de Bouteflika qui promettait de redonner au pays une image digne et une place de choix dans le concert des nations.Il est bon de le rappeler aujourd'hui, soit quinze ans après, alors que l'image de l'Algérie vient de se faire amocher, comme jamais auparavant, par cette annonce de la candidature d'un homme impotent pour un quatrième quinquennat !L'on peut dire alors que ces rassemblements de citoyens opposés à une prolongation du règne de Bouteflika tombent à pic. Ils constituent, peut-être, l'expression d'un véritable sursaut d'orgueil. Conjuguées aux retraits successifs de candidats, appelés à se poursuivre, et aux appels au boycott de la parodie d'élection du 17 avril, ces actions citoyennes concourent, sans nul doute, à sauver ce qui reste de l'honneur de la nation. Et de son image. Car l'Algérie n'est pas, ne doit pas être ce que donne à penser le clan présidentiel et ses obligés : un territoire habité par des peuplades primitives soumises aux desiderata du chef qui en dispose à sa guise, qui s'autorise crimes et forfaits, au gré de ses caprices les plus bizarres. L'Algérie, la vraie, c'est celle qui a fait entendre sa voix, hier, à Alger, Bouira et Constantine, après l'avoir fait sur les réseaux sociaux.Sursaut d'orgueil ' Assurément. Mais l'honneur est-il sauf pour autant ' Non. Il ne le sera que le jour où la colère citoyenne et le refus de l'opposition de cautionner le hold-up politique en cours pourront faire synergie pour imposer une alternative au chaos programmé.NomAdresse email




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