Sur une même longueur d'onde

Le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, achève aujourd'hui sa visite de trois jours en Algérie. Une visite qui ouvre des perspectives très prometteuses pour les deux pays, qui ont hissé leur coopération économique à des niveaux très dynamiques, et persévérants, avec une volonté politique des deux présidents algérien et mauritanien à aller le plus loin possible en matière d'élargissement de la coopération bilatérale. Les deux pays se trouvent sur une même longueur d'onde pour organiser et faciliter la circulation des personnes et des biens, promouvoir la coopération douanière, développer et encourager la coopération décentralisée, et il y a également d'autres aspects de la coopération entre les deux pays qui ont été inévitablement sur la table des discussion, en l'occurrence la sécurisation des frontières communes, la lutte contre le crime organisé transfrontalier et la migration clandestine.La situation dans le Sahel et la coordination sécuritaire à leur frontière commune seront, donc, bien au centre des intérêts communs. «La prise en charge du volet économique et le développement des échanges commerciaux dans la région frontalière (ndlr, entre l'Algérie et la Mauritanie) ne sauront se réaliser qu'en réunissant les conditions sécuritaires nécessaires pour assurer un climat d'affaires favorable aux opérateurs économiques», avait souligné le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, lors d'une réunion du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, les 8 et 9 novembre derniers, à Alger. L'attaque du 1er novembre 2021 par l'armée marocaine contre deux camions algériens provoquant la mort de trois ressortissants algériens non loin des frontières entre la Mauritanie et les territoires contrôlés par le Polisario au Sahara Occidental, a plus encore intensifié la coordination sécuritaire entre les deux pays voisins, devant déboucher sur la création d'un comité sécuritaire technique pour renforcer la coordination et l'échange d'informations entre les services de sécurité des deux pays, en matière de lutte contre «le terrorisme, le trafic de drogue, la migration clandestine, la contrebande et l'orpaillage illégal».
Toute cette dynamique entre les deux pays voisins n'est pas pour plaire, assurément, au Maroc. D'aucuns se demanderaient si le président mauritanien ne va pas encore relancer, en cette occasion, son offre de médiation pour résoudre la crise diplomatique entre Alger et Rabat. C'est possible, car le président mauritanien plaide pour «le rétablissement de la cohésion entre les pays maghrébins», selon ses déclarations, mais la situation n'a pas changé de même que la réponse de l'Algérie à cette offre. C'est de l'autre côté qu'il faudrait déployer des efforts en vue d'une atténuation des tensions entre l'Algérie et le Maroc, car c'est ce dernier pays qui ne manque pas, continuellement, de jeter de l'huile sur le feu au moment où les pays amis tentent d'offrir leur médiation à l'Algérie. Ainsi, tout peut réussir au président mauritanien lors de sa visite en Algérie, sauf ce pas qui chercherait un rapprochement entre l'Algérie et le Maroc.