Algérie

Sur une chaise roulante...



Nadia racontait l'escroquerie (supposée) au juge sur une chaise roulante...Roulée, alors'Dans cette modeste chronique où la naïveté, la cupidité, la mauvaise foi, la méchanceté sont les principales stars du jour, il est utile et nécessaire de débuter ce drame par l'énoncé de l'article 372 de la section II: L'escroquerie... qui dispose ainsi: «Quiconque soit en faisant usage de faux noms ou fausses qualités, soit en employant des manoeuvres frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un pouvoir ou d'un crédit imaginaire, ou pour faire naître l'espérance ou la crainte d'un succès, d'un accident ou de toute autre événement chimérique, se fait remettre ou délivrer, ou tente de se faire remettre ou délivrer des fonds des meubles ou des obligations, dispositions, billets promesses, quittances ou décharges et, par un de ces moyens, escroque ou tente d'escroquer la totalité ou une partie de la fortune d'autrui est puni d'un emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au plus et d'une amende de cinq cent à vingt mille dinars...» Nous stoppons ici l'article qui aborde par ailleurs deux cas d'aggravation de la peine et surtout de l'application de l'article 14 relatif à l'interdiction de séjour pour les escrocs condamnés. L'affaire du jour arrive tous les jours d'El Tarf à Ghazaouet en passant par El Eulma - Aïn Defla et Tolga. Le logement est l'attrape-nigauds. L'enjeu est l'argent. Nadia S. la victime est arrivée devant le terrifiant trio de magistrats de la quatrième chambre correctionnelle d'Alger Ahmed Arribi, Boualem Bekri et Abdenour Amrani, prêts à écouter cette victime handicapée sur chaise roulante qui pleurera durant près de vingt-huit minutes avec des yeux désespérément secs. Des yeux secs à force de pleurer depuis qu'elle avait pris acte du verdict du tribunal de Sidi M'hamed Alger relaxant Hammadi. Ch. policier de son état et dont le seul regard laissait l'assistance sans voix. Le regard des prévenus d'escroquerie était plein d'envie d'éclats de rire devant la narration «science-fiction» de la victime que regardaient avec beaucoup de points d'interrogation les deux défenseurs: Maître Hadda-Razika Choufi et Maître Bouzouaoui, pas Ahmed, mais Toufik dont les interventions plus tard après que le procureur général eut requis une année ferme pour escroquerie, achèveront la victime au bord de l'explosion tant le calme de son adversaire était olympien et donc assommant. La victime aura tout le temps de se plaindre face à un Bekri toujours aussi coriace et vigilant devant toute tentative de fausse manoeuvre... Elle racontera comment Hamadi lui avait «subtilisé» avec finesse cent soixante dix millions avec la promesse d'avoir un nid dans la capitale. Elle dira sa déception d'avoir été roulée dans, non pas la farine, ni la bouse, mais dans l'illusion et l'escroquerie. Il y avait aussi cet épisode du voyage à Ghardaïa avec Hammadi où la somme avait été remise. «Son mari et son fils adulte n'étaient pas du voyage. Cela veut dire quoi'» s'exclamera plus tard Maître Choufi relayé par son aîné Maître Bouzouaoui lequel s'étonnera que la remise de la somme aurait pu se faire à Didouche-Mourad: «Pourquoi ce long périple pour remettre une grosse somme à six cents bornes'» dit-il avant de réclamer la relaxe car la victime était à côté de la plaque vérité et que ces poursuites ne reposaient sur rien. Niet non ouallah...
«Je l'ai connu en 2007 lors des élections législatives. Nous avions sympathisé. Elle ne m'a rien donné. Je n'ai rien promis. J'ai ma carrière à protéger et le prestige de la Dgsn» avait murmuré le prévenu libre à la barre. Et Bekri de tenter un coup du p'tit bonheur la chance. «Vous l'aviez ébloui par des propositions de relogement'» Hamadi dit non avec la plus sèche des fermetés. Les deux avocats seront à la hauteur de leur mission: celle de préserver le verdict du tribunal de Sidi M'hamed - Alger réputé comme n'étant pas un jardin d'enfants où les cadeaux pleuvent à longueur d'année scolaire. «La justice est aujourd'hui interpellée en vue de ne pas permettre à des individus de porter atteinte à des fonctionnaires qui servent les citoyens en les protégeant!» s'était exclamé Maître Razika Choufi vite reprise par Maître Bouzouaoui qui dira n'attendre qu'un seul verdict le 5 mars 2012 «la relaxe définitive de Hammadi Ch. qui n'a escroqué personne et n'a rien pris à personne, d'autant plus que cette dame, s'est plainte sans documents ni témoins tout court».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)