Algérie

Sur un coup de t'te



Sur un coup de t'te
Image n Malika, que le retentissement du carillon de la porte avait surprise, sursauta puis plaqua ses deux mains, gluantes de farine mouillée, contre sa poitrine comme pour ralentir le rythme de son c'ur qui venait de s'accélérer brusquement.Qui cela pouvait-il bien être ' se demanda-t-elle. Mokhtar, Fayçal et Mériem, ses jeunes frères et s'ur, étaient à l'école et ne rentraient en principe qu'après 17h. Son père ' Non ! Ce n'était pas possible ; il devait être très occupé en ce moment et ne reviendrait à la maison qu'aux environs de 20h. Depuis que la wilaya avait publié un avis de vente par soumission sous pli cacheté de plusieurs magasins dans l'un des quartiers les plus commerçants de la capitale, il n'avait cessé de multiplier les contacts et de parlementer autour de ce qu'il appelait «déjeuners d'affaires», avec tous ceux qui étaient susceptibles de lui donner des tuyaux intéressants au sujet de cette opération. Pendant qu'elle se posait ces questions, sa mère, qui venait de sortir de sa chambre, hurla après elle. Hé, Malika ! Qu'est-ce que tu attends pour ouvrir '
- Oui... oui... mère. J'allais ouvrir.
Elle retira ses mains de la pâte qu'elle était en train de malaxer pour la préparation de la galette de semoule dont son père raffolait, s'essuya les mains avec un torchon et se leva. Tout en se dirigeant vers la porte, elle frotta une dernière fois ses mains l'une contre l'autre pour se débarrasser de quelques reliefs de pâte particulièrement tenaces qui s'étaient incrustés entre ses doigts.
A peine eut-elle ouvert la porte qu'elle fronça les sourcils de stupeur. C'était Djamila, son amie qui habitait dans un des immeubles situés à quelque cent cinquante mètres de leur villa.
- Oh ! Djamila ! Quelle surprise ! Tu ne travailles pas aujourd'hui '
- Si ! Mais je suis revenue à midi pour avoir des nouvelles...
- Tu as un malade dans ta famille ' l'interrompit-elle.
- Non, quelle idée ! Si c'était le cas, tu me verrais en train de sourire '
C'était vrai. Djamila ne souriait pas seulement, elle jubilait. Et pour une fille qui ne souriait presque jamais, c'était un exploit.
- Tu ne me laisses pas entrer, Malika ' plaisanta -t-elle.
- Oh ! pardon ! J'étais si surprise de te voir à cette heure-ci que...
- Si j'étais venue à une heure du matin, j'aurais compris que tu sois si déconcertée, mais il n'est qu'une heure de l'après-midi.
Et si tu souris, c'est que tu as une bonne nouvelle à m'annoncer.
A suivre
Tania Hamadi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)