SUR UN AIR DE SAMBA

C'est parti pour un mois d'émotions, de grands moments de joie mais aussi de terribles instants d'abattement et de tristesse. Le monde oublie ses souffrances et ses controverses, met en veilleuse ses cultes politiques et ses fièvres économiques, pour ne s'intéresser qu'à une seule passion, une unique ferveur : le football.La grand-messe du sport-roi s'est ouverte avec une cérémonie officielle haute en couleur mais singulièrement courte (25 minutes) et sobre. Les Brésiliens ont laissé de côté les étincelantes fanfaronnades électroniques et l'exhibitionnisme futuriste pour offrir une palette de tableaux marqués par le puissant souffle de la nature.Des centaines de danseurs aux couleurs éblouissantes ont remonté les fleuves de l'histoire et de la géographie pour présenter au monde, dans une riche chorégraphie balayée de rythmes locaux, la longue marche des tribus de l'Amazonie et l'inestimable expérience humaine qui a traversé cet immense territoire. La scénographie ne pouvait ignorer le sport-roi qui est plus qu'un jeu au Brésil : une véritable passion quotidiennement partagée par des millions de supporters.Et puis, il y a le football. Un match joué intensément et une coriace équipe croate. Mais si le favori a gagné, il le doit certainement à un arbitre trop conciliant qui a sifflé un penalty imaginaire pour les locaux et ignoré un but des visiteurs. Vraiment pas de quoi rassurer les équipes non favorites”? Les sous vont encore peser très lourd dans cette phase finale où les financiers, ainsi que les multinationales sont finalement les seuls à être rassurés dès le départ. Ce n'était pas du tout le cas des aficionados jaunes et verts qui commencent à douter”?