Sur un air d'Aïd

Profitant de ces derniers jours du mois de Ramadhan dont la fin est annoncée pour samedi ou dimanche prochains, des centaines, voire des milliers de personnes ont pris d'assaut les rues de la ville.
Ce mouvement de foule est perceptible à partir de la grande station de bus de Bab El Kantara où stationnent également des bus assurant les navettes avec les petites villes voisines de Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef. Toutes les demi-heures environ, les bus en provenance de ces villes, «vomissent» des dizaines de personnes venues faire leurs emplettes «Fel el bled» ,comme ils le disent eux-mêmes.
Ainsi, bien que ces trois villes disposent de commerces assez achalandés pour satisfaire tout le monde, ont affirmé quelques personnes interrogées pour la circonstance, « l'on préfère venir à Constantine car à l'évidence, cela est devenu une sorte de tradition : souvent mais surtout à chaque approche des grandes fêtes religieuses, c'est le rush vers les marchés des fruits et légumes, vers les magasins de vêtements pour habiller les enfants et même pour l'achat des ingrédients nécessaires pour la confection des gâteaux traditionnels préparés par les ménagères. Nombreux utilisent cette formule de faire ses emplettes et de se rendre à Constantine « pour passer le temps », que ce soit depuis les petites villes du nord ou d'El Khroub, Ain Smara.
Et le spectacle est assez impressionnant : des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants, remontent la longue rue Larbi Ben M'hidi, pour se diriger vers le centre-ville et faire leurs achats. D'autres utilisent le petit pont suspendu qui donne accès à l'ascenseur Mellah pour accéder au milieu de cette même rue Ben Mhidi. S'agissant d'une des rues les plus commerçantes de la ville, beaucoup de monde s'arrête déjà dans les quelques épiceries fines qui vendent tout ce qui est nécessaire aux gâteaux, d'autres préférant faire ces achats au retour et se dirigent vers le quartier de Belouizdad ou la rue Abane Ramdane où existent la plupart des magasins d'habillements pour enfants. Les plus économes se rendent vers le quartier de Rahbet Essouf, ou Ercif pour les vêtements mais aussi pour des chaussures et quelques épiceries traditionnelles où l'on vend encore les ingrédients en très petites quantités à l'exemple de la cannelle, des clous de girofle, du cumin et d'autres encore. Et c'est à partir de 15h que se fait le retour vers le domicile. On rentre à la station à pied ou en taxi et les bus de chaque destination sagement rangés le long du trottoir, sont aussitôt pris d'assaut et démarrent à peine quelque minutes après.