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En dépit de sa récente nomination au poste de vice Président de l'Union des Assureurs et Réassureurs Algériens (UAR), le PDG d'Alliance Assurance, M.Hassan Khelifati , qui était mardi l'invité de Radio M, refuse de manier la langue de bois.Hassan Khelifati, PDG de la compagnie privée Alliance Assurance, ne se satisfait pas d'un taux de croissance du secteur qui devrait pourtant se situer pour 2014 au niveau très honorable de 7 à 8%. « Un taux de croissance pratiquement divisé par 2 par rapport à la performance de 2013 », souligne M. Khelifati qui a déploré avec constance au cours de la décennie écoulée que la production du secteur, qui devrait atteindre 120 milliards de dinars (1 ,5 milliards de dollars) fin 2014, « reste très en dessous du potentiel assurable de l'économie algérienne ». Le PDG d'Alliance dépeint un secteur algérien des assurances aujourd'hui « fragilisé » par des contraintes multiples.L'administration freine le développement des réseauxLa faute d'abord à un développement insuffisant des réseaux. A peine « une agence pour 30 000 habitants en Algérie alors qu'ailleurs on rencontre couramment des ratios d'une agence pour 5000 habitants ». En cause les procédures trop contraignantes fixées par l'administration pour l'installation des agents généraux. M khelifati appelle à un assouplissement de la réglementation par l'ouverture du secteur aux diplômés de l'enseignement supérieur. Une démarche qui pourrait, selon lui, permettre « la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois ». C'est l'occasion pour Hassan Khelifati d'appeler l'administration « qui prend tout son temps » à « synchroniser son horloge par rapport à celle des entreprises ». Une administration qui doit aussi être « formée, réformée et rendue plus efficace», a-t-il dit.Ralentissement de la croissance de la branche autoLa réduction sensible des importations de véhicules, de nouveau en baisse de plus de 25% en 2014, est un autre facteur de fragilité pour un secteur algérien des assurances qui puise plus de 55% de son chiffre d'affaire dans la branche auto dont la croissance a ralenti à 3% l'année dernière et plombe les performances du secteur. Une situation aggravée par la persistance de la « guerre des prix » entre opérateurs en dépit de l'accord signé voici un peu plus de 2 ans qui avait tenté de discipliner le marché en limitant le niveau des remises. Le chiffre d'affaire de la branche auto est en outre toujours pénalisé par les tarifs plafonnés par le ministère des finances en matière de garanties obligatoires. Dans ce domaine, Hassan Khelifati annonce une nouvelle démarche collective des opérateurs qui vont d'abord « s'atteler à trouver des solutions aux problèmes de l'application de l'accord multilatéral et du passif des sinistres, estimé voici encore une année à près de 100 000 dossiers », avant de retourner vers l'administration pour demander un ajustement des tarifs.Les assurances de personnes en attente du développement du marché financierLa croissance accélérée du chiffre d'affaires des assurances de personnes, dont la production, en hausse de près de 30%, devrait atteindre 8 milliards de dinars fin 2014, ne console pas non plus le PDG d'Alliance Assurance qui a mis en veilleuse son projet de création d'une filiale spécialisée en partenariat avec une compagnie internationale de référence en raison de la taille insuffisante du marché « qui vient tout juste de retrouver le niveau antérieur à la séparation des activités ». Hassan Khelifati souligne également de nouveau la contrainte majeure que constitue l'absence de profondeur du marché financier algérien qui interdit toute possibilité de diversification de la production vers des produits potentiellement très porteurs comme les complémentaires de retraite. Dans ce dernier domaine qu'il connait bien en raison de la cotation de son entreprise à la Bourse d'Alger, le PDG d'Alliance prône une démarche beaucoup plus active des pouvoirs publics qui doivent « sortir de la culture du constat et aller vers le concret » pour dynamiser le marché financier .Il appelle à des mesures beaucoup plus volontaristes : « Il faut créer des contraintes pour les IOB algériens et les institutions financières publiques et privées qui n'ont pas aujourd'hui de motivation ni d'obligation en matière d'animation du marché financier ».Une marginalisation des compagnies privéesHassan Khelifati se montre également toujours aussi offensif dans la dénonciation des « distorsions de la concurrence » dont sont victimes les compagnies d'assurance privées. Il stigmatise une élimination des compagnies privées des grands marchés de commandes publiques au moyen de procédés qui contreviennent aux lois en vigueur en citant en exemple des « appels d'offre qui réclament 25 années d'activité et 4milliards de dinars de capital social pour les compagnies soumissionnaires ». Une démarche de « marginalisation du secteur privé » à laquelle participe également d'ailleurs « certaines grandes entreprises privées qui se présentent en chantre de la libéralisation de l'économie et qui préfèrent continuer à travailler avec les compagnies publiques ». Cette « concurrence déloyale » se déroule, selon Hassan Khelifati, sur fond de guerre des prix qui pénalise l'ensemble du secteur « y compris dans le domaine de l'investissement, ou le niveau de prime proposé par les concurrents donne quelquefois envie de fuir et ne peut que retarder la consolidation des acteurs et le développement du secteur ».




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