Algérie

Sur les traces du concert des cinq flûtes


Nos lecteurs associent le nom de Mohamed Touati, journaliste à L'Expression, à l'analyse économique. Il est également très apprécié pour ses contributions très intéressantes sur l'histoire du Mouvement national. Il a aussi écrit des papiers sur la question sahraouie. Régulièrement repris par les médias étrangers, notamment Le Courrier international, Mohamed est une valeur sûre du journalisme algérien. Tous nos lecteurs l'attestent volontiers et posent certainement la question de voir son nom dans la rubrique culturelle de L'Expression.La raison est que sous sa «carapace» de journaliste, Mohamed cache jalousement un poète sensible qui aime donner la vie aux mots et il lui arrive souvent, dans la discrétion de son bureau de guérir les maux de l'humanité en y insufflant des vers d'une grande beauté au point d'émouvoir un éditeur. Et c'est ainsi, par le biais des Editions Tangerine nights que notre collègue et ami dévoile le poète qui a toujours sommeillé en lui.
Mohamed Touati, qui a compté parmi ses amis l'immense Ahmed Azeggagh, a baigné dans la beauté du mot, et plus encore, il a vécu en poète entre Alger, la ville qui l' a vu naître et Paris qui a vu éclore le poète. Aux charmes de ces deux capitales, Mohamed a choisi de s'enivrer du si particulier soleil du Grand Sud algérien.
Méditons donc la préface du recueil signé Ahmed Azeggagh: «C'est ainsi que j'eus entre les mains les premiers poèmes de Mohamed Touati. Je ne sais pourquoi à chaque fois que je rencontre Mohamed - devenu, un ami sans concession - me vient l'image de René. Est-ce à cause du physique, d'une certaine complicité des mots' Toujours est-il qu'un fil invisible semble relier les deux auteurs. René Char avait une haute idée de la poésie et des poètes:
«Nous sommes des météores à gueule de planète. Notre ciel est une veille, notre course une chasse, et notre gibier est une goutte de clarté.» Il faut avoir l'âme poète pour apprécier les vers de Mohamed. En voici un petit avant-goût:
Nous retournerons dire nos poèmes Rue des Blancs-Manteaux
Nous qui l'autre soir
Etions en quête d'une patrie
Plus tard...
Quand nous aurons bu
Nos espoirs et nos regrets
Cloîtré nos rengaines
Nous irons sur les boulevards
À la rencontre de noces blanches Nous irons sous le pont du zouave Guérir nos ivresses
De Carthage en émoi me parvient Un parchemin cousu de lin Sous la bure d'une nonne À la cheville de porcelaine Et aux ongles d'ivoire fin.
J'entends dans le lointain Un concert de cinq flûtes Trois branches de lilas
Me poussent entre les doigts Un bruit de perles fines Pénôtre mon front en silence Au rythme des tambours De Nedjma qu'on assassine.
Un délice...
Le recueil est lisible, à partir d'aujourd'hui, sur toutes les bonnes plates-formes (Amazone, La Fnac...)
Recueil de poésies
Rue des Blancs-Manteaux
Edition Tangerine nights
Collection Pourquoi pas la nuit.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)