Sur les sentiers du succès

Et il se trouve aussi, un cénacle d'artistes qui, par leur insatiable quête dans le monde des mots et des notes, arrive à taquiner la muse et donner vie, via leur propre prestation vocale, à des chefs-d'?uvre. Parmi ce dernier collège d'hérauts, nombreux sont ceux qui cherchent encore leur voie. « Il suffit d'un heureux concours de circonstances ou bien d'une infime chance pour qu'ils arrivent à gravir les marches de la gloire et goûter à la sensation que procurent la consécration et la reconnaissance », présage Sid-Ali. A, un musicien soliste de Tipasa. Ce message d'encouragement s'adresse parfaitement à Hamri Fadhila, auteure-compositeur et interprète de Tipasa. Au sortir de la salle de spectacles du complexe culturel de Chenoua, samedi dernier, où elle s'est produite devant une grande foule, elle ne cachait plus sa joie. Emue par la longue salve d'applaudissements du public, elle se rendait difficilement compte qu'elle venait de franchir avec brio le premier écueil de sa carrière d'artiste. En haut de l'affiche du programme du jour, elle a interprété quatre morceaux de son répertoire. Bien que ce soit sa première expérience dans une salle archicomble, Fadhila a su comment dompter par son interprétation et sa présence la scène. « Je ne trouve pas de mots pour exprimer ma joie », se contenta-t-elle de dire à sa famille et à ses amis musiciens venus la congratuler au terme de sa prestation. Mme Hamri est une battante qui s'est dévouée depuis son jeune âge à sa vocation d'artiste. « Il m'arrive des fois pour clôturer un texte de passer des nuits blanches. C'est une obsession pour moi », confie-t-elle malgré sa timidité. Elle interprète avec brio la musique moderne avec toutes ses variantes, allant de la salsa à l'afro en passant par le jazz. Cependant, la particularité de son ?uvre se trouve dans son cachet algérien. « Je chante souvent en dialecte algérien. Même la musique que je compose s'inspire des airs de la région, tout en préservant les repères universels en filigrane », nous confie-t-elle. Pour le moment, son répertoire est constitué de 13 chansons. « J'ai enregistré deux tubes grâce à la radio régionale de Tipasa. D'ailleurs, je tiens à rendre hommage à tous ceux qui y travaillent, car ils m'ont été d'un grand apport et d'un soutien considérable pour ma carrière », remercie-t-elle. « Ce qui me plaît le plus dans ses ?uvres, c'est le fait qu'elle réussisse toujours les refrains qui ornent superbement ses chansons. C'est le résultat d'une recherche approfondie. Je l'avoue, elle est douée pour ça », reconnaît Radhia, une animatrice d'émission de variétés à la Radio Tipasa. Seulement, la créativité, le don et une belle voix ne suffisent pas à eux seuls pour émerger sur l'échiquier artistique national. Sans une maison d'édition et un accompagnement professionnel, le risque de sombrer dans l'oubli guette. « Mon rêve est de trouver une maison d'édition pour produire un album. Pour l'instant, je fais ma promotion via Radio Tipasa et internet », espère-t-elle.