Sur les lignes de fracture

Les pays arabes, malgré un silence qui ne peut qu'être stratégique, ne reconnaissent pas qu'ils évoluent sur les lignes de fracture intercommunautaire.
Leurs cohésions nationales sont au bord de la rupture. Elles sont d'abord encouragées par les partis qui veulent soudoyer les chefs des communautés pour des enjeux de pouvoir à l'occasion des élections. Le constat est souvent fait que ce sont les fractures internes qui vulnérabilisent les sécurités nationales. Le Monde arabe est à la croisée des chemins. Les populations veulent la chute des régimes alors qu'il apparaît qu'à travers le Soudan, c'est la partition des pays qui serait en route. Pourquoi cette partition serait-elle une menace sérieuse ' Les accès au pouvoir ne se sont pas faits sur la base de la citoyenneté, mais d'une appartenance à une communauté. La gestion autoritaire à maintenu la cohésion nationale par la répression. A la moindre impression de l'affaiblissement du pouvoir, les communautés exclues du pouvoir passent à la révolte. Le Sud-Soudan peut être la plus grande menace qui va peser sur l'unité des pays arabes et également sur celle des pays africains, car le Soudan est à la fois arabe et africain. Le Sud d'abord, peut-être ensuite le Darfour. La Ligue arabe et l'Union africaine n'ont pas pu - les deux à la fois, les deux successivement - solutionner les conflits au Soudan. Il y a toutes les raisons au monde pour que l'Irak ne s'en sorte pas avec une unité garantie. Même les Palestiniens qui développaient une vision unitariste sont pratiquement au bord de la scission. Principalement depuis qu'il s'est avéré que ce ne sont pas toutes les communautés irakiennes qui se sont engagées dans la lutte contre les forces dites d'occupation.