Algérie

Sur le qui-vive'



Décidément, écrire une chronique un jour comme ce dimanche, donc hier, relève d'une gymnastique qui s'interroge, qui s'inquiète, qui veut être à la page dès les premières heures d'aujourd'hui lundi. Ça n'est pas de tout repos, même si l'on maîtrise l'espéranto, cette langue facile et véhiculaire qui progresse à travers au moins une centaine de pays dans le monde. Bref, la facilité n'étant pas dans l'ordre des choses, on est sur le qui-vive. A l'affût de la moindre «dernière info», l'écrit se doit de mesurer l'importance de sa portée par avance. Ici et là, au fil de l'actualité en ligne ou celle de radio trottoir, rares sont ceux et celles qui savent réellement ce qui va changer ou non dans l'agenda de la présidentielle à venir.Ça s'interroge, ça s'inquiète même quand le cours des événements échappe au pourquoi et au comment des choses. Du coup, l'envie de se défaire de ce stress vous vient. Cette envie se lit, souvent, dans les yeux de ceux qui ne savent pas, ceux qui ignorent jusqu'à la signification des mots démocratie, élections, majorité, opposition et partis politiques. Ces gens-là existent un peu partout, sans qu'on y prête véritablement attention. Ils sont dans nos campagnes ou dans nos villes et villages. Ils ne liront, bien sûr, pas les journaux d'aujourd'hui, ni ceux de demain. Mais seront-ils heureux comme des poissons dans l'eau ' Pas sûr, car la nature a horreur du vide. Un vide qui nous contraint tous à être sur le qui-vive quels que soient notre condition sociale, le degré d'implication politique et le niveau intellectuel. Aussi, toute envie de se débarrasser du stress prend la clé des champs, et l'écrit reprend son bonhomme de chemin. Après tout, il rencontrera peut-être qui le lira.
Celui cependant qui rétorquera que tout ça, c'est de la fiction, et que tout est écrit d'avance à l'encre du «mektoub» cultivera comme toujours les espaces de la fatalité. Peu importe, chacun son idée sur comment, pourquoi et qui pour relayer les attentes de la population dans son ensemble. Et, ce qui est sûr, par contre, c'est que les dossiers de candidature déposés hier avant minuit attendront 10 jours encore avant d'être validés ou non par le Conseil constitutionnel. Un suspense supplémentaire auquel n'ont pas voulu se plier ceux et celles qui ont renoncé à participer à ce qu'ils estiment être une élection inscrite à la manipulation et à la fraude. Ceux qui auront déposé les dossiers croient, différemment, à l'encre du «mektoub». Et leur qui-vive à eux se prolongera jusqu'au 18 avril.
Ceci dit, l'heure d'hier ou d'aujourd'hui n'est pas celle où relativiser servira à grand-chose. Se désintéresser de la politique, c'est s'enfermer dans une bulle, sans vivre pleinement les soubresauts, les joies ou les peines de son pays. La politique est, qu'on le veuille ou non, le maître absolu des horloges. Rien n'est écrit d'avance et rien ne doit dissuader de parier sur l'engagement, la concertation, le dialogue et le débat d'idées pour favoriser l'émergence d'une vraie action politique. A défaut, le pays continuera de faire du surplace, d'avoir la peur au ventre, et ainsi stagner sur du qui-vive, à la merci des affabulateurs ne vivant qu'au gré des rumeurs. Et franchement, on en a marre de ces «sources généralement bien informées» pour savoir et être au courant que les boissons énergisantes ne sont pas destinées à recharger la batterie d'un téléphone portable?


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)