Sur le mur de Wassyla Tamzali Culture : les autres articles

Alors que comme moi, et même si vous ne partagez pas entièrement l'issue du débat du mariage pour tous, vous avez été émus par les déclarations de la ministre de la Justice, son humanisme et sa conviction que cette loi ouvrait de grands espoirs pour l'avenir de la société française entière ; alors que comme moi, vous avez lu la brillante analyse de Françoise Héritier du Collège de France «le mariage n'est pas sacré» comme contribution au débat, devant cela, et par rapport à cela, comme moi, vous avez été désespérés par les dernières nouvelles de chez nous, ce jeune homme de nos amis FB agressé à l'arme blanche à 15h en sortant du Centre culturel français parce qu'il défend les FEMEN, l'expulsion d'une foire en Arabie Saoudite de jeunes gens parce que trop beaux, le Qatar qui demande des cache-sexes pour les statues d'athlètes grecs du Ve siècle avant J.-C. exposées à Doha pour une exposition sur les Jeux olympiques !
Encore une fois, on peut mesurer la distance grandissante entre le monde occidental et celui que l'on appelle oriental. D'un côté, une loi qui sort la sexualité de son animalité et de son exclusive fonction reproductrice, et de l'autre, un monde qui a peur d'un sexe en marbre, vieux de 25 siècles. De quoi être définitivement désespéré, n'était la sortie cette semaine de Cri de douleur, le livre écrit par Hassan Jarfi, le père d'Ihsane Jarfi, enlevé à Liège, torturé et assassiné en avril 2012 parce que homosexuel. Un bon papa, bien de chez nous, un père qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un Marocain musulman pratiquant de 60 ans avec djellaba et babouches. C'est pas du tout le gauchiste-intello-branché qu'on entend pas du tout. La première voix «de chez nous» qui se lève et qui s'attaque aux murs d'intolérance derrière lesquels nous nous sommes barricadés. Qui s'attaque à l'homophobie. Il nous dit, et il nous touche, car il laisse entendre qu'il s'est d'abord caché (peut-être de honte '). Il dit : «Les mots sont venus tout seuls, comme si mon fils me guidait. Désormais, je veux agir, m'impliquer, sortir et aller sur le terrain.» Et nous qu'est-ce qu'on fait '
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