Sur le mur de Wassila TamzaliCulture : les autres articles

Une naissance. C'est la vie et son trop plein de réalité qui nous guide dans la turbulence du monde. Un moment j'ai pensé répondre à mon ami Boualem Sensal quand il dit qu'il ne croit pas à la démocratie dans le monde arabo-islamique, mais je n'ai pas encore lu son livre. Et je me méfie des raccourcis des journalistes, je me dis, Boualem n'a pas pu dire cela, «le monde arabo-islamique». Qu'est-ce que ça veut dire ' Les 3 années que nous venons de vivre nous disent que s'il avait existé il aurait déjà volé en éclats. La révolution tunisienne, l'égyptienne... sont là pour annoncer la fin de l'illusion de ce monde imaginé par les démiurges postcoloniaux pour mieux tenir leurs peuples en quête d'identité. Rappelez-vous la parade de nos dirigeants à leur arrivée à l'aérodrome d'Alger pour le Sommet panarabe de 1973 (http://www.ina.fr/video/CAF94073744) Boumediène le Berbère, chantre d'une révolution socialiste, Assad l'Alaouite le père de l'autre, Bourguiba l'homme des Lumières, Fayçal le wahhabiste. Le visage rayonnant des vainqueurs de 180 millions d'hommes et de femmes soumis à leur bon vouloir. Des costumes de serge fine, des dizaines de keffiehs et autant de princes du Golfe. Comment ces personnages hétéroclites pouvaient-ils faire UN monde, sur quoi pouvaient-ils se mettre d'accord sinon sur un monde carcéral pas plus arabo qu'islamique.Cessons de propager cette propagande d'un autre temps et parlons de ce qui s'inscrit dans la réalité sans l'ombre d'un doute, les sandwichs de Tizi Ouzou, les cadenas du pont du Telemly, la chanson parodique No woman no drive sur un air de Bob Marley du chanteur Saoudien Hisham Fageeh (http://www.sudouest.fr/2013/10/30/no-woman-no-drive-la-chanson-engagee-d-un-saoudien-fait-le-tour-du- web-1215323-5166.php), et tant d'autres minuscules histoires qui nous racontent notre monde mieux que de grandes déclarations. Aujourd'hui, un enfant nous parle et on ne peut douter de la nouvelle qu'apporte un enfant. Ghadi, le petit Libanais, né libre de toute appartenance religieuse est le premier d'un pays soumis depuis tant de siècles à la règle qui assigne à chacun une religion. Une de ces nouvelles qui ébranlent le monde arabo-islamique s'il existe. Elle dépasse les frontières de ce petit pays. Le Tunisien Jabeur Mejri, n° 57 927 de la prison de Mahdia, s'il l'entend se sentira moins seul, lui condamné pour avoir diffusé des caricatures de Mahomet, sur sa liste facebook de 16 personnes. Notre monde d'aujourd'hui est un monde plein de belles histoires de liberté, comme celles de Cherifa l'héroïne de Harraga*, des histoires qui attendent d'être couchées dans les pages des livres.
*Harraga, Boualem Sansal. Ed Gallimard 2005.

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