Algérie

Sur le chemin de la liberté



La bataille s'est déplacée sur le terrain diplomatiqueUn événement qui sera commémoré aujourd'hui dans le sillage de victoires diplomatiques retentissantes et de manoeuvres marocaines pour faire avorter le processus de négociations auquel a appelé le SG de l'ONU.
20 mai 1973, les combattants sahraouis prennent les armes contre l'occupant espagnol avant de les retourner contre l'envahisseur marocain en 1975. Une révolution qui restera chevillée à un de ses héros emblématiques tombé au champ d'honneur le 9 juin 1976: El Ouali Mustafa Sayed. «La révolution à Seguia El Hamra et Rio de Oro s'est déclenchée parce qu'il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principes, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l'agression des régimes réactionnaires et à leurs manoeuvres», écrira celui qui fut le premier secrétaire général du Front Polisario. Une résistance armée qui débouchera sur un cessez-le-feu en 1991 pour faire place à des négociations qui devaient aboutir à la tenue d'un référendum d'autodétermination. Quatre rounds de négociations directes se sont tenus aux Etats-Unis à Manhasset dans l'Etat de New York. Le premier les 19 et 20 juin 2007. Le second round les 10 et 11 août de la même année. Le troisième les 8 et 9 janvier 2008, et le quatrième du 18 au 19 mars 2008. Sans avancées probantes. Depuis c'est le statu quo.
La bataille s'est déplacée sur le terrain diplomatique. C'est dans ce contexte que le Front Polisario célèbre, aujourd'hui, le 45ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée. Un événement qui sera commémoré dans le sillage de victoires diplomatiques retentissantes et de manoeuvres marocaines pour faire avorter le processus de négociations auquel a appelé le SG de l'ONU. Les plus retentissantes resteront sans doute celles qui ont rendues caduques l'accord agricole conclu en 2012 entre le Maroc et l'UE appliqué au Sahara occidental sans avoir jugé utile de consulter son peuple.
La Cour de justice de l'Union européenne avait tranché. «... Compte tenu du statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la charte des Nations unies et du principe d'autodétermination des peuples, il est exclu de considérer que l'expression «territoire du Royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des Accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire», avaient jugé les magistrats de la Cjue dans leur arrêt rendu le 21 décembre 2016. Une année plus tard, presque jour pour jour, elle allait récidiver. Cette fois-ci concernant l'accord de pêche qui lie les deux parties. Il a été qualifié d'«invalide». «En concluant cet accord, l'Union a violé son obligation de respecter le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, ainsi que de ne pas reconnaître une situation illicite découlant de sa violation et n'a pas mis en place les garanties nécessaires pour assurer que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental se fasse au bénéfice du peuple de ce territoire» avait écrit l'avocat général de la Cjue, Melchior Wathelet, dans ses conclusions rendues publiques le 10 janvier 2018. Le conseil de sécurité qui qualifiera le statu quo dans lequel est plongé le Sahara occidental d' «inacceptable» mettra un peu plus aux abois un pouvoir marocain «ensauvagé». Cela le mènera à rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran dans la foulée de la remise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien par le président américain Donald Trump, espérant sans doute recueillir quelques dividendes. Faire pencher Washington en faveur de son projet d'autonomie. Dans cette spirale machiavélique, Rabat n'hésitera pas à mener une diabolique campagne mensongère contre le Front Polisario à travers laquelle il a pris pour cible l'Algérie. La célébration du 45ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée au Sahara occidental offre l'opportunité de lui rendre la monnaie de sa pièce. Le Front Polisario s'en chargera...


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