Le coupable de l'épidemie est une citerne...
Les spécialistes ont «déterminé une contamination collective subite lors de funérailles à cause d'une citerne d'eau achetée chez les marchands ambulants et provenant de la source de Sidi El Kebir». Un véritable scénario hollywoodien...
Un enterrement, une foule immense, la canicule, une coupure d'eau et une citerne contaminée... Ce n'est pas le synopsis d'un film hollywoodien, mais les éléments qui ont provoqué l'épidémie de choléra qui a touché cinq wilayas du pays. En effet, les premiers résultats de l'enquête épidémiologique lancée par les services du ministère de la Santé commencent à tomber!
Des médecins faisant partie des cellules de suivi de l'évolution de cette maladie nous ont révélé, sous couvert de l'anonymat, quelques éléments de cette enquête. Ainsi, selon ces spécialistes de la santé, tout a commencé lors d'une après-midi des plus chaudes de ce mois d'août où une foule nombreuse est venue assister à l'enterrement d'une vieille dame dans la wilaya de Blida. Les gens affluaient au domicile mortuaire. Jusque-là, tout est normal jusqu'à ce qu'une coupure d'eau courante ne vienne changer la tournure des événements. «Obligés de trouver de l'eau pour que ces funérailles se déroulent dans de bonnes conditions (enfin si on peut dire cela pour un tel événement tragique), la famille de la femme décédée a dû acheter une citerne chez les vendeurs à la sauvette», rapporte notre source. L'eau a surtout été utilisée pour le ménage et la vaisselle, mais certains ont étanché avec leur soif, ne sachant pas que cela leur sera fatal! «En fait, c'est l'eau de la citerne qui était contaminée par la bactérie du vibrio cholerae», assurent les spécialistes. C'est donc là que tout a commencé! «L'enquête menée par les épidémiologistes a ainsi fait le lien entre toutes les personnes contaminées et les obsèques. Elles étaient soit présentes, soit ont eu un contact avec une personne qui y était présente», révèlent-ils.
«L'endroit étant déterminé, il faillait trouver la cause. Des analyses ont été effectuées sur les lieux, les aliments, les bidons d'eau... tout a été passé au crible par les épidémiologistes qui ont travaillé d'arrache-pied pour trouver le plus rapidement possible la source de l'épidémie», poursuivent les mêmes médecins. «Les analyses effectuées en laboratoire ont démontré que c'est l'eau qui était contaminée. Il fallait alors remonter à la source...», racontent-ils. «En un temps record, ils ont retrouvé le vendeur d'eau qui les a menés vers son lieu d'approvisionnement qu'est la source de Sid el Kebir, à Ahmer El Aïn, dans la wilaya de Tipasa où il lui arrivait de s'approvisionner», attestent-ils. «Des prélèvements ont été effectués sur cette source d'eau ainsi que sur toutes les autres de la wilaya de Tipasa. Il a été déterminé qu'elle était bel et bien contaminée», ajoutent-ils. Néanmoins, ces résultats n'ont pas pour autant arrêté l'enquête. «Elle se poursuit jusqu'à aujourd'hui (hier, Ndlr) pour parer à d'autres éventualités ou d'autres sources de contamination. Les hommes et les femmes qui sont sur le terrain continuent de tout passer au peigne fin. Fruits, légumes, eau... tout est analysé», soulignent-ils d'un air des plus rassurants. «Selon les informations qui nous sont parvenues des directions de la santé publique (DSP), le nombre de cas confirmés s'est stabilisé. Ils nous ont garanti que les chiffres officiels étaient réels!», affirment nos sources. «Les DSP nous ont assuré que tous les cas confirmés avaient un lien de près ou de loin avec ce fameux enterrement, ce qui laisse croire que l'épidémie est effectivement maîtrisée», estiment-ils. Ces spécialistes de la santé soutiennent que la vigilance est encore de mise, ils sont d'ailleurs sur le qui-vive 24h sur 24, mais soutiennent qu'il n'y a plus de quoi s'alarmer. Ils pensent même que ce retour du choléra est un mal pour un bien. Il va faire prendre conscience du drame sanitaire et écologique qui touche le pays, avec l'insalubrité de nos quartiers, villes et villages devenus des dépotoirs.
D'ailleurs, les premières retombées sont là. Le large éventail d'analyses effectuées a mis à nu certains dysfonctionnements qui menacent au plus haut point la santé des Algériens, à l'exemple de sources d'eau, et de fruits et légumes contaminés par d'autres bactéries. «Cette épidémie a aussi permis de déterminer que certaines sources d'eau ou certains fruits et légumes étaient contaminés par d'autres virus moins nocifs pour la santé, mais qui peuvent provoquer des problèmes gastriques», concluent nos amis. Avons-nous donc fini avec ce choléra' On n'en est pas encore là, mais il semble que l'on soit sur la bonne voie...
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Posté Le : 29/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid AIT SAID
Source : www.lexpressiondz.com