Algérie

Sur initiative de l'Algérie et sous l'égide de l'ONU



Sur initiative de l'Algérie et sous l'égide de l'ONU
Alger abrite, depuis hier, la toute première rencontre entre les principales forces qui ont pignon sur rue, en Libye. Il s'agit, en fait, des dirigeants ou de représentants de l'ensemble des partis politiques, de milices, de militants de la société civile qui ont une influence certaine dans ce pays plongé dans le chaos, depuis 2011. Un pays demeuré sans Etat, au sens propre du terme et où les milices, les groupes armés et les groupes terroristes se partagent les régions et les territoires depuis la chute de Kadhafi.Kamel Amarni - Alger (Le Soir)La situation dans ce pays voisin est d'autant plus complexé, que ce qui tenait lieu d'armée et de services de sécurité s'était tout simplement désintégré et, en face, et ce en raison même de ce qui était le système Kadhafi, il n'y avait aucune institution, aucune classe politique, aucune société civile pour prendre le relais.Des données élémentaires et essentielles que l'OTAN n'avait jamais prises en considération, elle qui se suffira d'une intervention militaire avec le résultat que l'on connaît. C'est dire que, d'ores et déjà , la rencontre d'Alger entre les différents belligérants en Libye est en soi un exploit pour la diplomatie algérienne.Hier, à la résidence d'Etat Djenane-El-Mithak à Alger, cette rencontre a été inaugurée par le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Bernardino Léon et ce, avec la présence de l'ensemble des ambassadeurs de pays frontaliers à la Libye accrédités à Alger. «L'Algérie, dira Abdelkader Messahel dans son allocution d'ouverture, ne pouvait rester les bras croisés pendant que nos frères libyens s'enfonçaient dans la crise.» Une allusion aux efforts entrepris par l'Algérie depuis des mois, et dans la plus granges discrétion en vue de convaincre les uns et les autres d'opter pour une solution politique négociée. «Nous demeurons convaincus, ajoutera Messahel, que la solution pour la crise libyenne est entre les mains des Libyens eux-mêmes. Notre rôle à nous se limite à accompagner nos frères dans ce processus.»Abdelkader Messahel, qui gère directement ce dossier depuis des mois, et n'ignore pas toutes les difficultés inhérentes à ce genre de négociations, ne manquera pas de préciser que «cette rencontre d'Alger n'est qu'un début». Ce que confortera de son côté le représentant onusien, l'Italien Bernardino Léon. «Cette réunion n'est pas seulement cruciale mais opportune, c'est le moment de se réunir, de lancer un message d'appui à tous ceux qui se réunissent et qui discutent aujourd'hui sur comment continuer dans le dialogue», lancera-t-il de son côté à l'adresse des représentants libyens. Pour le représentant de l'ONU, les choses sont désormais simples. «Il s'agit de choisir entre un accord politique ou la destruction.» Aussi, et dans un pays où l'on compte deux parlements, deux gouvernements et, de manière plus générale, deux régions rivales, l'une à l'est , l'autre à l'ouest, «il ne s'agit pas d'aboutir à une solution ou une région s'impose à l'autre mais à une solution pour une Libye unie, démocratique, conformément aux principes de la Révolution du 17 février». Car, estimera encore l'émissaire de l'ONU, de grands défis s'imposent pour la Libye. Le plus crucial d'entre eux restant «le défi sécuritaire, le terrorisme qui reste une menace pour la démocratie, pour l'économie et pour la Libye».Comme Messahel, il endossera toute la responsabilité qui sied à la situation, à ses interlocuteurs libyens : «Nous attendons beaucoup de cette réunion d'Alger. Nous attendons beaucoup de votre leadership politique et social». Cette opération qui, en réalité, se déroule en coulisses depuis quelques semaines, fait aussi dire au représentant de l'ONU : «On a eu énormément d'échanges avec les parties libyennes qui ont fait des suggestions et des propositions pour ce dialogue politique».Les travaux de la rencontre d'Alger, qui se tiennent à huis clos bien entendu, devraient permettre d'esquisser les contours d'une solution politique sous forme d'un processus allant d'un gouvernement d'union nationale à des élections en vue d'édifier des institutions futures d'un Etat libyen.




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