Sur fond de préparation du congrès Conflit de compétences à l'UGTA

Une grande effervescence régnait, dimanche matin, au bureau de l'Union territoriale «ouest», dans la maison du syndicat, rue Chitour Omar, qui abrite les instances de l'union de wilaya de l'UGTA de Constantine. Les membres de la section syndicale d'Algérie Télécom, rattachée organiquement à l'union territoriale «ouest», étaient venus protester contre l'action d'empiétement sur leur zone géographique qu'a entrepris l'union locale; cette dernière s'étant présentée sur le site d'AT, à Boussouf, au motif de renouveler l'instance syndicale en question. A ce propos, M. Benhafed, secrétaire général de la section syndical d'AT, explique: «nous sommes rattachés à l'union territoriale «ouest» depuis 2OO3, et notre section est normalement implantée au sein de la direction territoriale d'Algérie Télécom de Constantine et compte quelque 1.5OO adhérents. Mais quelle fut notre surprise lorsque nous avons vu le secrétaire général de l'union locale de l'UGTA, débarquer à notre direction avec une note d'information prévoyant des assemblées générales des travailleurs, signée par lui-même et le directeur d'AT, et dont nous détenons une copie, pour le renouvellement des sections syndicales du secteur alors que cette zone ne relève nullement de sa compétence territoriale. Lorsque nous avons demandé des explications au directeur, il nous a été répondu que cette opération est déclenchée avec l'accord du secrétaire général de l'union de wilaya Mehdi Abdelkader qui aurait émis des écrits notifiant que tout le secteur des Postes et Technologie de l'information et de la communication (PTIC) de la wilaya est rattaché, organiquement, à lui et qui, de ce fait, a dépêché les responsables de l'union locale «centre» pour procéder au renouvellement des instances syndicale du secteur, affirmant qu'eux seuls ont la prérogative pour agir dans son secteur administratif». Qu'est-ce que cela veut dire? Qui est derrière cette initiative?.. s'interroge notre interlocuteur qui vise, à l'évidence, à instaurer l'anarchie au sein du syndicat d'AT et diviser les travailleurs. «Nous sommes venus à l'union territoriale «ouest», avec nos camarades du Khroub qui ont été, eux aussi, touchés par cet empiétement, pour dénoncer cet acte organique anti-statutaire et demander des explications à notre hiérarchie syndicale». En l'absence du secrétaire général de l'UT «ouest», occupé par l'installation d'une section syndicale, c'est M. Bilami Hamza, son adjoint chargé des affaires sociales, qui a exprimé la position de sa structure: «c'est une action fractionnelle très grave qui viole les textes et les statuts de l'UGTA, commence-t-il par dire. Cette section syndicale est rattachée organiquement à l'UT «ouest» et active sous sa hiérarchie syndicale depuis maintenant deux mandats. Cette intrusion arbitraire de nos camarades de l'union locale sur notre zone de compétence, ne manque pas de poser des questions et est de nature à instaurer un conflit de compétence préjudiciable aux travailleurs et à l'union de wilaya de l'UGTA. On n'acceptera pas ce coup de force des responsables qui vise, à l'évidence, à favoriser l'émergence d'éléments aux ordres. C'est une décision unilatérale et anti-statutaire prise par le secrétaire général de l'union de wilaya, sans aviser l'union territoriale «ouest»». Quant à M. Mehdi Abdelkader, secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA de Constantine, que nous avons pu joindre, nous a appris qu'il a pris la décision de réunir les responsables des deux structures: l'union territoriale «ouest» et l'union locale, pour, dit-il «procéder à un partage équitable des zones de compétence».  En tout cas, ce conflit intra-syndical qui se déroule sur fond de préparation du prochain congrès de l'UGTA semble annoncer une guerre de position pour le contrôle de l'organisation à travers le renouvellement des structures de base.