Algérie

Sur fond de divergences des partis : La machine électorale se met en branle



Les formations politiques agréées et celles qui sont sur le point de l'être, ont entamé les préparatifs pour les prochaines législatives à la faveur des dernières réformes politiques, qualifiées par les uns d' «avancée sur la voie de la démocratie pluraliste» et, par d'autres, de «régression» imposée par la majorité parlementaire.
A l'approche de la fin d'année 2011, les partis politiques poursuivent leur action sur plusieurs fronts pour préparer les prochaines échéances qui se dérouleront, cette fois, conformément aux nouvelles dispositions ayant conduit aux réformes politiques, sanctionnées par l'adoption de plusieurs lois par les deux chambres du Parlement en attendant de passer le reste des étapes prévues par la loi avant d'entrer en vigueur.
Les nouvelles dispositions de la loi sur les élections, celle sur les partis politiques ou encore relative à la représentation de la femme au sein des assemblées élues, font obligation aux partis politiques de s'y soumettre et d'adapter leurs programmes et stratégies aux développements ayant marqué la scène politique durant 2011. Ces nouvelles mesures ont suscité de nombreuses réactions mitigées entre partisans et opposants. La majorité des partis contactés par l'APS ont confirmé avoir entamé les préparatifs pour les prochaines élections. Même pour ceux qui n'ont pas encore obtenu l'agrément, la course contre la montre a commencé. Le porte parole du Rassemblement national démocratique, M. Miloud Chorfi, a indiqué que le parti «n'a prévu aucune préparation spéciale» pour l'évènement, rappelant toutefois la tenue de plusieurs rencontres de formation en faveur des cadres du parti, à travers l'ensemble des wilayas du pays, outre des rencontres nationales consacrées à la femmes et à la jeunesse. Il a rappelé par ailleurs que le RND centrait ses efforts sur l'action de proximité et l'attraction des compétences. Le but, a-t-il dit, étant d'attirer les plus grand nombre d'adhérents et de sympathisants en vue d'élargir l'électorat. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, s'était dit récemment confiant quant à régularité et la transparence des prochaines élections d'autant plus, a-t-il expliqué, qu'elle se dérouleront sous la supervision de la commission nationale indépendante, composée des partis politiques participant aux élections, et de magistrats. Le parti du FLN désignera des représentants pour la surveillance de l'opération électorale au niveau de tous les bureaux de vote, indiquant avoir donné des instructions aux commissaires à l'effet d'établir les listes des encadreurs des élections législatives. Pour sa part, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Boudjerra Soltani a déclaré à l'APS que sa formation avait mis en place l'instance nationale des élections et les 48 instances de wilayas. Evoquant les lois organiques relatives aux réformes il a rappelé que sa formation s'y est opposée parce qu'elles ont abouti à des mesures administratives «sans ame» alors qu'elles avaient débuté par un discours politique prometteur. «Dévoyées» de leur objectif, ces réformes sont susceptibles de «consacrer une nouvelle crise imposée par la majorité parlementaire, a-t-il soutenu. Pour sa part, le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati a indiqué que son parti était sur le point de finaliser ses rencontres de wilayas qui seront couronnées, le 31 décembre, par une conférence nationale. Dès janvier prochain, les militants qui représenteront le parti au sein des instances élues seront choisis avant que les commissions de candidatures ne procèdent à l'examen des recours, a-t-il précisé.
Les abstentions
M. Touati, dont la formation s'est abstenue de voter les lois issues des réformes, a réitéré la position de son parti à cet égard, soulignant qu'elle n'émanaient pas de la base.» Ces reformes interviennent comme solutions «conjoncturelles», a-t-il fait remarquer expliquant que leur contenu restait incompris. De son coté, M. Djelloul Djoudi, chargé de l'information du Parti des travailleurs (PT) qui a opposé un «non» aux textes de loi inscrits dans le cadre des réformes, a souligné qu'il était «disposé et prêt» à participer à ces échéances rappelant que sa formation avait appelé à l'organisation d'élections législatives anticipées. «Le parlement actuel qui a montré ses limites n'est pas en mesure de conduire les réformes», a-t-il argumenté. Le processus des réformes a pris un mauvais départ, estime le PT, faisant allusion à la Constitution car, a-t-il dit, il est inconcevable d'aller aux ramifications avant la source en allusion aux lois organiques et à la Constitution rappelant l'exigence de son parti d'un conseil constitutionnel «souverain» pour l'élaboration de la Constitution. Le président du mouvement En-Nahdha (qui s'est abstenu de voter les projets de lois organiques) M. Fateh Rebiai a affirmé que les préparatifs étaient en cours pour les élections législatives 2012 citant l'installation, il y a six mois, de la commission nationale chargée de la préparation des élections. Pour M. Rebiai les réformes «ne répondent pas aux attentes. Les aspects positifs qu'elles contiennent ont été, en outre, vidés de leur sens par des partis qui veulent maintenir le statu quo». Les partis politiques en formation se préparent, eux aussi, à ces élections. Il s'agit du parti de l'Union pour la démocratie et la république dont le président Amara Benyounes a affirmé «qu'il sera au rendez-vous» et qu'il était «pleinement disposé» à tenir en février prochain son congrès constitutif, conformément aux dispositions de la nouvelle loi. Dans le même sens, le président du parti de la liberté et la justice M. Mohamed Said a affirmé la disponibilité de sa formation politique à participer aux élections législatives. «Nous 'uvrons actuellement dans ce sens et notre parti sera prêt pour cet événement». Le parti, a-t-il poursuivi, a installé des structures provisoires dans plusieurs wilayas et s'attèle à la préparation de son congrès constitutif début janvier 2012. Le front pour la justice et le développement présidé par M. Abdallah Djaballah, est, selon M. Lakhdar Ben Khellaf, un des membres fondateurs de l'union, «fin prêt»pour ces élections, précisant qu'il tiendra son congrès constitutif dans les plus brefs délais. Le front, a-t-il dit, a entrepris, dès septembre dernier, l'installation de toutes les commissions de wilayas et de la plupart des commissions communales.




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