Al Bechir promet des éléctions générales à la date prévue
Selon un ministre soudanais il n’y avait «pas de génocide» mais seulement des «problèmes politiques» au Darfour.
Le président soudanais Omar Al-Bechir a promis hier que des élections nationales, prévues au plus tard en 2009 et cruciales pour le processus démocratique du pays, se tiendraient à la date prévue. «Nous poursuivrons (...) le processus démocratique et commencerons les élections à leur date» prévue, a-t-il affirmé, selon la traduction anglaise de son discours devant des syndicalistes africains et arabes.Ces derniers venaient afficher leur soutien au chef de l’Etat soudanais, menacé d’un mandat d’arrêt international par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, province de l’ouest du pays ravagée par la guerre civile.Plusieurs analystes estiment que tout mandat d’arrêt lancé contre M. Bechir pourrait saper l’accord de paix signé en 2005 entre le Nord et le Sud après une guerre civile de 21 ans. Cet accord appelle à des élections au plus tard en 2009.Le Parlement soudanais a approuvé en juillet une nouvelle loi électorale, ouvrant la voie à ces élections nationales. Mais, selon le calendrier établi par l’accord de 2005, la législation électorale aurait dû être mise en place au plus tard en janvier 2006. De nouveaux retards rendraient la tenue d’élections l’an prochain de plus en plus difficile. M.Bechir s’est de nouveau engagé hier à s’efforcer de trouver une solution politique au conflit qui sévit depuis plus de cinq ans au Darfour, exprimant sa confiance dans la justice soudanaise.Le régime soudanais s’efforce de convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de geler de possibles poursuites à son encontre si la CPI lance un mandat d’arrêt contre lui, arguant que cela ne ferait qu’entraver le processus de paix.Par ailleurs, dans une déclaration à la presse à Maputo, ou il se trouve en visite, le ministre soudanais du Tourisme, Joseph Dong, a affirmé qu’il n’y avait «pas de génocide» mais seulement des «problèmes politiques» au Darfour, rejetant les demandes de poursuites internationales à l’encontre du président Omar Al-Bechir pour génocide et crimes de guerre. Il a assuré aux journalistes que la crise du Darfour nécessitait une «solution politique» et non des poursuites de la Cour pénale internationale (CPI). «Le président du Soudan est accusé d’être directement impliqué dans un génocide au Darfour», a déclaré M.Dong à l’issue d’une rencontre avec le président du Mozambique, Armando Guebuza. «Le Soudan rejette ces accusations. Il n’y a pas de génocide, il n’y a que des problèmes politiques. Dans tous les cas, nous n’avons pas ratifié le traité instituant cette cour», a expliqué le ministre.Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé le 14 juillet aux juges de la Cour d’émettre un mandat d’arrêt contre Omar Al-Bechir pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité au Darfour, région de l’ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003. S’il est confirmé, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, il s’agira du premier mandat d’arrêt émis par la CPI, basée à La Haye, à l’encontre d’un chef d’Etat en exercice. Les Nations Unies estiment qu’environ 300.000 personnes sont mortes et plus de 2,2 millions ont fui le Darfour depuis le début du conflit. Le Soudan estime lui que 10.000 personnes sont mortes.
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Posté Le : 04/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R.I
Source : www.lexpressiondz.com