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Sur fond d'intervention française en CentrafriqueSOMMET FRANCO-AFRICAIN À PARIS



Sur fond d'intervention française en CentrafriqueSOMMET FRANCO-AFRICAIN À PARIS
Lors des cinquantes dernières années, l'armée française est intervenue une quarantaine de fois en Afrique50 ans après les indépendances africaines, les forces françaises continuent de se retrouver aux avant-postes lorsqu'une crise menace une ancienne colonie.Une quarantaine de dirigeants africains ont rendez-vous les 6 et 7 décembre à Paris à l'invitation du président François Hollande, désireux de voir l'Afrique assumer sa propre sécurité même si la France s'apprête de nouveau à intervenir militairement sur le continent, en Centrafrique. Ce «Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique» vise à traduire dans les faits la doctrine du chef de l'Etat français, affirmée à Dakar en octobre 2012, et sans cesse réaffirmée depuis: «Le futur de l'Afrique se bâtira par le renforcement de la capacité des Africains à gérer eux-mêmes les crises africaines». Bon gré mal gré, 50 ans après les indépendances africaines, les forces françaises continuent de se retrouver aux avant-postes lorsqu'une crise menace une ancienne colonie. Après la Côte d'Ivoire en 2011, l'armée française est intervenue en janvier au Mali pour chasser les groupes islamistes armés qui s'étaient emparés du nord du pays, et Paris s'apprête à déployer un millier d'hommes pour rétablir l'ordre en Centrafrique, plongée dans le chaos depuis le renversement en mars du pouvoir en place. Immédiatement après la clôture du sommet de l'Elysée, François Hollande réunira d'ailleurs les dirigeants des pays voisins de la Centrafrique ainsi que les responsables de l'ONU et de l'Union européenne pour un mini-sommet consacré à la situation dans ce pays. Selon l'entourage du chef de l'Etat français, une résolution de l'ONU sur la Centrafrique doit être votée «le 4 ou le 5», ouvrant la voie à un déploiement des militaires français en soutien de la force africaine (Misca) déjà sur place. Plus de 600 journalistes se sont accrédités pour ce sommet dominé par les questions de sécurité, objet d'une session plénière à huis clos, vendredi, sur les «menaces transversales» qui pèsent sur l'Afrique: terrorisme, piraterie, frontières poreuses ou trafics des êtres humains ou de drogue. Le devenir de la «Force africaine en attente», qui ne verra le jour au mieux qu'en 2015 et de la «Force d'action rapide» prévue entre-temps, sera au centre des discussions avec une double interrogation: comment gérer la transition et quels sont les points faibles des forces africaines'«Les Africains doivent faire leurs propres efforts notamment pour s'équiper», reconnaît un diplomate africain, «mais nous avons d'énormes besoins en matière de logistique, de formation surtout face aux nouvelles menaces comme le terrorisme, la piraterie maritime ou la cybercriminalité...» Samedi, les chefs d'Etat et de gouvernement plancheront sur le partenariat économique et de développement, sur la base d'un rapport remis au ministre français des Finances, Pierre Moscovici. L'occasion, espère un diplomate ouest-africain, d' «élaborer un agenda économique partagé qui tienne compte des intérêts de chacun et soit du gagnant-gagnant». «Paris espère une alliance entre l'Europe et l'Afrique sur les objectifs de cette conférence», dit-on à l'Elysée. En lançant en mai à Addis-Abeba, siège de l'Union africaine (UA), son invitation pour le sommet de l'Elysée, François Hollande avait convié «l'ensemble des dirigeants africains», manière de sortir du pré carré de l'Afrique francophone pour s'adresser à l'ensemble du continent. La présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, des dirigeants européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ainsi que la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, participe de la même ambition. «C'est une affaire qui ne concerne pas que la France et l'Afrique mais l'Europe et le monde», fait valoir le président français. Six chefs d'Etats ont été jugés toutefois persona non grata par Paris, soit parce qu'ils ont maille à partir avec la justice internationale, soit parce qu'ils ont été exclus de l'UA: Soudan, Zimbabwe, Guinée-Bissau, Centrafrique, Madagascar et Egypte. Sur les 54 pays africains conviés, seul le Zimbabwe de Robert Mugabe a refusé de dépêcher un représentant officiel.




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