Algérie

Sur fond d'accusation de corruption


Sur fond d'accusation de corruption
Le président sortant de la Fifa, Joseph Blatter, favori-à sa propre succession, a été logiquement reconduit à la tête de l'instance internationale du football, après le retrait du prince Ali, dans un climat lourd marqué par une double procédure judiciaire, américaine et suisse, à l'encontre de sept hauts dirigeants de la Fifa, arrêtés mercredi dernier dans un hôtel zurichois. Au premier tour, le président sortant a eu 133 voix contre 73 pour son challenger, le prince Ali, un décompte imposant un deuxième tour, mais ce dernier s'est retiré de l'élection.Le Suisse, 79 ans, a été élu pour la cinquième fois grâce aux voix africaines et asiatiques face au prince Ali de Jordanie, un de ses vice-présidents, âgé de 39 ans et soutenu, lui, par l'UEFA, Platini à sa tête, ainsi que par de grands noms du football mondial dont Diego Maradona ou encore le Portugais Luis Figo. Aucun scrutin électif de la Fifa n'a connu une telle tension avec des appels de fédérations européennes de football au départ de Blatter. L'ombre de la corruption, longtemps évoquée mais jamais autant présente, a plané sur le siège de la Fifa, perquisitionné, ce mercredi, par la police suisse au même titre que celui de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, perquisitionné, lui, par le FBI dans le cadre de la procédure ouverte par la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch. Sepp Blatter, et dans son discours d'ouverture du congrès électif, hier matin, s'est exprimé, selon les observateurs, comme le futur président, pour quatre ans encore, de l'instance footballistique mondiale, a appelé les membres de la Fifa à «serrer les rangs pour aller de l'avant». Revenant sur les derniers événements qui ont secoué la Fédération, il dira qu'«ils ont jeté une ombre», en défendant la réputation de la Fifa. «On ne peut pas admettre que la réputation de la Fifa soit traînée dans la boue», dira-t-il. La veille au soir, déjà, dans son discours d'ouverture du 65e Congrès de la Fifa, il a rappelé que la corruption est individuelle et qu'«on ne peut pas surveiller tout le monde». Prenant ses distances avec les suspects arrêtés, il plaidera pour «des actions et du changement», estimant qu'«il est important de restaurer la confiance». Pour sa défense, Blatter a contre-attaqué, mettant l'acharnement américain contre la Fifa sur le dos de la frustration de ne pas avoir été retenu pour l'organisation de la Coupe du monde 2022. Il a expliqué, hier, que «si le 2 décembre 2010, deux autres pays avaient été désignés organisateurs des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), je pense qu'on n'en serait pas là aujourd'hui». L'Angleterre, également visée par cette remarque, s'est ouvertement opposée à travers son personnel politique, sa fédération ou encore sa presse, à Blatter. Le Qatar, accusé d'avoir acheté «son» Mondial, a réitéré son discours de toujours sur le respect des «plus hauts standards éthiques», tenant à démentir toutes les accusations de corruption qui pèsent sur cette attribution. Quant à la Russie, qui organisera la Coupe du monde 2018, Moscou considère que l'action judiciaire américaine est une manoeuvre pour l'empêcher de tenir cet événement planétaire sur son sol. L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a rejeté, quant à lui, un quelconque versement de pot-de-vin pour l'attribution du Mondial-2010 à l'Afrique du Sud. Pour renforcer sa ligne de défense, Sepp Blatter a mis en avant la bonne santé financière de la Fifa qui a engrangé un bénéfice de 338 millions de dollars sur la période 2011/2014 pour un chiffre d'affaires de 5,7 milliards de dollars, grâce en grande partie, aux revenus du Mondial-2014 au Brésil, selon les chiffres annoncés en mars et approuvés hier lors de ce 65e congrès. Cette prospérité, la Fifa explique qu'elle la doit à une augmentation significative des droits TV et de marketing. Un dossier sur lequel l'instance a été attaquée par la justice qui a ouvert une procédure visant des faits de corruption au cours des vingt dernières années et portant, outre l'attribution de Coupes du monde, sur les droits de marketing et de télévision. Les accusations visent également des escroqueries par voie électronique, des faits de racket et de blanchiment d'argent.


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