« A cause de la loi de 2011, lourde, complexe et difficile à appliquer sur le terrain, la promotion immobilière va mal en Algérie», a tranché hier Abdelmadjid Denouni, président de la Confédération du patronat du BTPH au micro de la Chaîne 3. Comparé à la période 2005-2009 où les promoteurs immobiliers, toutes formules confondues, ont réalisé plus de 90.000 logements, «de 2009 à aujourd'hui, nous n'avons réalisé que 12000», a-t-il souligné. Si les anciens textes de loi «favorisaient les promoteurs immobiliers qui réalisent un nombre important de logements dans des délais très raisonnables, aujourd'hui, avec la loi de 2011, à caractère pénal, la situation est complètement bloquée», a affirmé Abdelmadjid Denouni. Plaidant pour un retour aux normes universelles qui gèrent la promotion immobilière, le président de la Confédération du patronat du BTPH a sollicité le concours du ministère de l'Habitat pour «alléger les procédures et favoriser la promotion immobilière pour réaliser les ambitieux programmes de construction, lancés par l'Etat», a-t-il indiqué. Annonçant la mise en place prochainement du Conseil national de déontologie des promoteurs immobiliers, Abdelmadjid Denouni a reconnu que le secteur «est infiltré par des promoteurs véreux sur lesquels des enquêtes sont menées avant leur exclusion définitive de la construction de logements, qui n'est pas la culture de la pomme de terre », a-t-il affirmé. Au sujet de la prochaine tripartite, prévue le 10 octobre prochain, l'invité de la radio s'est félicité de l'initiative du Premier ministre «qui invite, pour la première fois, les opérateurs intervenant dans le secteur du logement à une telle rencontre», a-t-il dit en ajoutant que les promoteurs immobiliers, «qui sont un outil important pour la réalisation du programme présidentiel, emploient plus de 820.000 salariés, toutes branches confondues». Parmi «nos principales doléances que nous poserons sur la table de la tripartite, nous insisterons surtout sur la nécessité d'instaurer une concurrence loyale entre secteur public et privé, la révision du code des marchés et le recours excessif aux avis d'appels d'offres internationaux au détriment des opérateurs nationaux, et la nécessité de former une main-d''uvre qualifiée», a-t-il souligné. Concernant les moyens de réalisation du privé national dans le domaine du bâtiment et le déficit avéré entre la commande publique et les moyens de réalisation, Abdelmadjid Denouni a expliqué que sur 24.000 entreprises qui activent dans le secteur du BTPH, seulement mille ont les moyens de réaliser des programmes relativement moyens», a-t-il indiqué. Il ajoute que le privé national dans le secteur du BTPH a les moyens de réaliser une moyenne de 90.000 logements par an. Qualifiant «d'injustice» le fait que les entreprises étrangères acquièrent le ciment au même prix que le privé national, Abdelmadjid Denouni a mis en exergue le «progrès notable fait par les entreprises privées du secteur qui ont été mises à niveau, et qui ont beaucoup investi dans la ressource humaine et l'acquisition d'équipements modernes», a-t-il indiqué. Soulignant que «l'acte d'investir est sclérosé en Algérie», le président de l'Union générale des entrepreneurs du bâtiment (UGEA), Abdelmadjid Denouni, a également tiré la sonnette d'alarme sur le déficit actuel en ciment qui s'élève à 3 millions de tonnes selon lui. «La production nationale des cimenteries publiques (GICA) est de l'ordre de 11,5 millions de tonnes par an et celle de Lafarge de 7,5 millions de tonnes. L'offre est de 19 millions de tonnes, tandis que la demande dépasse les 21 millions de tonnes», a-t-il révélé. La suppression du Conseil national de l'investissement, est «une bonne chose», selon l'invité de la Chaîne 3.Ce dernier a, par ailleurs, plaidé pour un assainissement de l'environnement de l'entreprise, «surtout sur le plan du foncier», a-t-il indiqué. Ce qui a exacerbé la tension sur le ciment «c'est aussi la relance de nombreux chantiers à l'arrêt durant la période hivernale», expliquera Abdelmadjid Denouni, ajoutant que les «opérations de maintenance de certaines cimenteries sont lancées dans une période critique, ce qui a lourdement pénalisé les entreprises qui sont en charge de grands chantiers».
Selon lui, la raison fondamentale de la pénurie du ciment en Algérie «est le fait que les entreprises de grande taille s'approvisionnent auprès des cimenteries publiques pour acheter le sac de ciment à 300 DA, bien que ces entreprises soumissionnent sur leurs cahiers des charges sur la base de ciment importé», a-t-il conclu.
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Posté Le : 01/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com