Les commerçants des grandes artères commerciales de la ville, lourdement
pénalisés par les chantiers du tram, attendent depuis de nombreux mois de
bénéficier des indemnisations promises par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA).
Ils sont près de 1.400 commerçants des artères de St Eugène, du bd Mascara et
d'Es Senia qui espèrent bénéficier de dédommagements pour la chute de leurs
chiffres d'affaires 2009 et 2010, en raison des travaux menés par le groupement
Tramnour. Cependant, sur ces 1.400 «victimes» du tram, seules 202 ont réussi à
déposer leurs dossiers auprès de l'EMA, selon des sources bien informées. La
cause est que nombreux commerçants ont trouvé des difficultés pour la
constitution des dossiers de dédommagement exigés par l'EMA.
Les victimes doivent constituer
un dossier composé des photocopies de la carte fiscale, du registre de
commerce, de la carte d'identité nationale et du contrat de location ou l'acte
de propriété, ainsi que les trois derniers bilans d'activité pour les
opérateurs de régime réel (Sarl, Eurl, Snc…) ou les trois derniers «C9» pour
les commerçants bénéficiant de l'impôt forfaitaire unique. Le bénéficiaire doit
être «clean» vis-à-vis de l'administration fiscale, des services du Commerce et
de la Sécurité sociale. Les commerçants qui sont à jour avec les services du
fisc et de la sécurité sociale, sont une minorité. De nombreuses victimes des
chantiers du tram se sont retrouvées face à un dilemme. Elles doivent soit
honorer leurs engagements avec les services concernés en assainissant leurs
créances estimées à plusieurs millions de centimes, voire de dinars, pour
bénéficier d'une indemnisation, dont le montant est encore inconnu, soit
abandonner toute la procédure d'indemnisation. Pour certains commerçants, le
choix ne se pose même pas. Dans les deux cas de figure, ils seront perdants.
Nombreux, en bons commerçants,
préfèrent patienter pour connaître les montants des indemnisations avant de
trancher. L'EMA n'a pas communiqué, pour le moment, les détails du calcul du
montant des indemnisations. «Le montant de l'indemnisation sera établi en
fonction du taux du volume des pertes selon des normes juridiques, retenues
durant l'inspection des différentes tranches du projet » confient des sources
autorisées sans donner plus de précisions. Les victimes du tram seront
indemnisées par vagues par l'EMA après une étude minutieuse des dossiers. Dans
une première phase, l'EMA devra indemniser une vingtaine de commerçants pour
les pertes provoquées par les chantiers du tram, notamment dans les grandes
artères commerciales, à l'exemple de St Eugène. Les demandes sont traitées par
un comité spécial composé de représentants des services des Impôts, des
Domaines, de l'EMA et des unions des commerçants pour déterminer, selon des
critères bien arrêtés, les personnes prioritaires. L'UGCAA avait adressé des
correspondances à l'EMA et à la direction des Impôts pour exiger des
indemnisations et un abattement fiscal pour les deux exercices 2009 et 2010. L'Entreprise
du Métro d'Alger (EMA) a donné, dans une correspondance adressée le 2 septembre
à l'UGCAA, son accord préalable pour le dédommagement des victimes,
rappelle-t-on. Outre l'indemnisation, les victimes du tram vont aussi
bénéficier d'une baisse des charges fiscales et parafiscales pour amortir celle
de leurs CA ou la fermeture de leurs commerces. Les commerçants avaient réclamé
une exonération des charges fiscales et parafiscales pour les deux exercices
2009 et 2010, mais les services des Impôts avaient récemment exclu le recours à
un effacement total des charges fiscales des victimes du tram.
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Posté Le : 02/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com