«La communication, la qualité du service public, la gestion des crises, les systèmes d'évaluation de la qualité de la performance du service public sont autant de problèmes abordés qui démontrent la volonté d'évoluer vers une gestion plus qualitative fondée sur de réelles compétences managériales», a indiqué le président de la République aux responsables des collectivités locales.
C'était le samedi 26 juillet dernier quand il avait décidé de rencontrer les présidents des assemblées populaires (P/APC) à la coupole du complexe Mohamed Boudiaf pour les informer des évolutions enregistrées par ce qu'il a appelé «démarche fondée sur une décentralisation et une déconcentration pragmatiques et progressives» et qu'il explique par «une clarification des missions et des compétences de l'ensemble des acteurs locaux et l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement des collectivités territoriales». Dans son discours, le président de la République avait fait l'impasse sur le terrorisme et les harraga.
Sauf à les inclure dans «la gestion des crises» qu'il a avancé comme étant entre autres problèmes. Il est vrai que le terrorisme frappe là et au moment où l'on s'attend le moins, avec, en plus, un «on les a eus !» une déclaration récente du patron de la police. Le terrorisme est devenu donc presque comme les catastrophes naturelles.
«On doit faire avec» auraient répondu les sismologues à propos des menaces de séisme qui pèsent sur la région de l'Algérois. L'on apprend d'ailleurs qu'en juillet dernier, une rencontre a regroupé en Slovénie les premiers secrétaires des ambassades européennes accréditées en Afrique pour discuter sur les besoins de secours en cas de catastrophes naturelles. Pour ce qui est de l'Algérie, il a été plus question pour les Européens d'être appelés à prendre toutes les précautions contre un fort séisme dans la capitale que contre le terrorisme. Les responsables des ambassades ont été instruits par la Commission européenne pour préparer tous les moyens nécessaires à l'évacuation de leurs communautés respectives des bâtisses et du pays en cas de tremblement de terre. Ceci étant dit, les diplomates occidentaux accrédités à Alger dans leur ensemble ont été instruits pour ne pas se déplacer en Kabylie pour des raisons de sécurité. En cas d'infraction à cette instruction, ils seront renvoyés vers leur pays. Mais pourquoi seulement la Kabylie ? se retrouve-t-on à s'interroger.
Depuis quelque temps, cette région est la cible privilégiée des terroristes que ce soit par les véhicules piégés, par les assassinats ou par les kidnappings. Certains milieux sécuritaires répondent parce que le peu de terroristes qui reste s'est concentré dans cette région. D'autres vous disent que ce sont des règlements de compte. D'autres pensent d'emblée que c'est la mafia politico-financière, une expression largement usitée durant les années 90 pour être changée durant celles 2000 par une autre mais avec moins d'intensité, à savoir la corruption politique. Reconnue existante par Abdelaziz Belkhadem, la corruption politique a selon les partis politiques, notamment le FLN, sévi dans les rangs de certains états-majors partisans soudoyant les uns et les autres pour prétendre à une candidature tête de liste que ce soit pour la députation ou pour un poste d'élu local. Les «têtes» ont été vendues cher, très cher sans qu'il leur soit demandé «d'où détiens-tu cela ?». Il est vrai que c'est une interrogation devenue slogan pour les contingences du discours politique. Le président de la République en a fait d'ailleurs référence d'une manière lapidaire lorsqu'il avait évoqué la construction de belles maisons ou l'achat de grosses voitures. Il l'a fait plutôt sous forme de reproche à l'égard de ceux qui accusent tout de suite de vol les personnes qui affichent des signes d'aisance financière. L'on s'était demandé d'ailleurs de qui parlait le président ou alors quelles sont les personnes qu'il n'aimerait pas voir rendre des comptes probablement en cas de conflit politique.
L'on entendait ces jours-ci des milieux souvent bien au fait de ce qui pourrait se tramer au sein des institutions comme la présidence de la République ou autres plus discrètes, déchiffrer en filigrane dans le discours, un semblant de démission de la part du chef de l'Etat. Avec un «on s'est trompé» il y a, disent-ils, comme une remise en cause de toute la politique suivie depuis 1999. Bien qu'il se soit arrangé comme toujours pour trouver un fautif (cette fois-ci c'est Temmar), Bouteflika semblait, selon ces milieux, accuser d'incompétence tout le personnel politique qui l'entoure. Il s'est mis au-dessus de la mêlée en prenant le soin de préciser qu'il a autorisé l'injection de masses colossales d'argent, sans résultats probants.
Comme l'argent collecté par le pays n'est pas l'oeuvre d'une perspicacité politique mais la coïncidence de facteurs exogènes indépendants de la volonté des gouvernants, il est permis de déduire que la gouvernance est en faillite. Mais même changer de personnel politique a été présenté par Bouteflika comme étant une entreprise ardue. Il estime que le pays n'a pas d'enfants capables de bien le gérer. C'est peut-être par lassitude que le président penserait à céder la place et éviter ainsi de réviser la Constitution... Peut-être pour mieux revenir sans devoir en convoquer la loi. Il a bien mis en exergue des réalisations exploits.
Peut-être pour ne pas être compté parmi ceux qui ont échoué. Supputations, rumeurs ou surenchères politiques ? Jamais, en tout cas, la gestion politique du pays n'a fait dans l'énigme que durant ces dernières années. Elle l'est d'autant que l'argent coule à flots et que la mafia politico-financière n'a jamais été une simple vue de l'esprit. Elle est calculée aujourd'hui avec la corruption politique, au service de toute échéance électorale ou tout changement inattendu ou pas.
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Posté Le : 04/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com