Algérie

Supputations autour d'une tête de liste FLN: Les «voix off» des législatives



Qui dirigera la liste du FLN au niveau de la wilaya d'Oran ? Des militants de ce parti, ceux qui suivent de près ses remous et de simples citoyens se posent cette question. D'autres la précisent davantage en s'interrogeant pour savoir si l'on va rééditer ou non l'expérience du mandat qui est sur le point d'expirer. Autrement dit, va-t-on parachuter un ministre ou un haut cadre de l'administration centrale pour driver la liste du parti unique ou non ? Ceux qui se posent cette question, aussi légitime soit-elle, versent presque peu dans le régionalisme en tombant dans l'écueil de «l'oranité». En attendant la confection définitive de cette liste, probablement en avril prochain, puisque les formulaires de dépôt de candidature ne seront prêts que le 26 février prochain, selon une récente déclaration de Belkhadem, les supputations vont bon train. Parmi les noms qui circulent, on avance celui du ministre Tayeb Louh. Cependant, on précise que celui-ci ne dispose pas de réels relais au niveau de la wilaya d'Oran, à part un «fidèle» en la personne de l'actuel président de l'APW d'Oran. Sur le chapitre des ministres, on suppose que Amar Tou, celui qui a dirigé la liste de la wilaya il y a cinq ans, serait tenté de céder sa place à son «dauphin» et parent, un cadre du ministère de la Solidarité nationale et président d'une organisation estudiantine, émergeant de son hibernation une fois tous les cinq ans, lors des législatives. Ce cadre a le mérite de représenter «les jeunes loups» du FLN qui ne dissimulent plus leurs ambitions. Parmi les noms qui reviennent sur les bouches, on évoque le nom de l'actuel SG du ministère de l'intérieur. Ce haut cadre de l'administration centrale, qui doit avoir ses relations au niveau de la wilaya, est méconnu de la majorité des militants de ce parti, certainement à cause de la discrétion que lui impose son poste très sensible. L'autre nom qui circule est celui d'un avocat et enseignant universitaire, présenté aussi comme un proche de l'actuel ministre de la Justice. Il s'agit de Abdellatif Dif, qui a pu accéder au comité central du parti lors du dernier congrès du FLN. On parle aussi d'un ex-wali qui se fait de plus en plus visible à Oran.

Bref, on se doute que la personnalité qui dirigera la liste d'Oran sera consensuelle. La seule certitude dont on dispose, c'est que les données peuvent changer de fond en comble à la dernière seconde. Dans ce cadre, on rappelle les expériences précédentes où des noms ont été imposés sur injonctions venant d'en haut. Le cas le plus cité dans ce sens est celui d'une élue en 2004, à qui on a confectionné une carte d'identité la veille de dépôt de la liste des candidatures pour se conformer avec la condition de la résidence sur place. D'autres cas sont cités et élucidés. L'autre certitude est que la bataille pour les premières places sur la liste du FLN sera rude, puisque ce parti n'est pas certain de s'adjuger la majorité au niveau local.

Ce qu'on a relevé, par ailleurs, c'est que les candidats potentiels ont soudainement dérogé à la règle d'écart qu'ils se sont imposée durant tout un mandat avec leurs mandants et avec le reste des militants de leur parti, probablement pour prendre la température de leur audience. Ainsi, de temps à autre, ils se hasardent dans les cafés et autres lieux de convivialité. Quant à ceux qui se sentent exclus parce qu'ils ne sont pas inscrits dans les réseaux et les lobbys influents au niveau du parti, ils sont eux aussi décidés à dire leur mot : ça promet…




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