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Super Pippo sort du bois



Super Pippo sort du bois Ligue des Champions - Remplaçant il y a deux ans à Istanbul, pas toujours à son avantage sous le maillot milanais, Filippo Inzaghi a marqué de son empreinte la 52e finale de Ligue des Champions. Auteur d’un doublé, il a offert une septième C1 à son équipe. Une performance qui force le respect Il est très probablement l’un des joueurs les moins appréciés de la planète foot. Pas à cause de son éternelle gueule de séducteur, héritage naturel du côté de nos voisins transalpins. Plutôt en raison de son jeu, de sa faculté à être toujours là, dans les six mètres, pile poil à l’endroit où le ballon va se trouver dans la surface adverse. Enervant, non ? Un peu lorsqu’on résume son jeu d’attaque à cette simple faculté. D’ailleurs un de ses coéquipiers avait affirmé un jour le concernant : «C’est le joueur à qui le poteau fait une passe». Il est comme ça, Filippo Inzaghi. Un renard, une fouine des surfaces, toujours prompt à jaillir pour faire trembler les filets adverses. Alors, oui, à 33 ans, Filippo Inzaghi fait son âge. Mais son efficacité, elle, n’a pas faibli. Une donne que beaucoup (trop) ont snobé sur la pelouse du Stade Olympique d’Athènes. D’ailleurs, son président, l’influent Silvio Berlusconi, n’était-il pas plutôt favorable à la titularisation d’Alberto Gilardino à la pointe de l’attaque ? «Nous devrions titulariser Gilardino en première période pour user la défense adverse puis en fin de match lancer Inzaghi pour qu’il puisse finir le travail», confiait ce dernier dans les colonnes de la Gazetta dello Sport. Le choix déclaré de l’homme fort des Rossoneri n’a pas été suivi par Carlo Ancelotti. Le complice idéal de Kakà Dans une équipe milanaise complètement à côté de ses chaussettes, l’ancien buteur de la Juve a longtemps fait office de poisson chétif. Pataud, régulièrement battu dans les airs comme au sol, Inzaghi présentait donc les parfaits symptômes de l’attaquant abandonné de tous. Une proie de choix pour la paire défensive Carragher-Agger, voûte principale de l’édifice de la Red Army. Ah, décidément, c’est bien mal connaître les talents de Super Pippo. L’inusable attaquant italien n’est peut-être plus aussi alerte mais la ligne fictive du hors-jeu reste sa meilleure amie. Et la ruse, sa carte maîtresse à abattre en cas de coup dur. N’est-ce pas cette dernière, ajoutée à un profond brin de chance, qui le pousse à s’interposer sur un coup franc cadré de Pirlo en attente d’un éventuel rebond et à transformer du bras ce dernier en but ? Si. Lui préfère parler d’un but qu’il aurait travaillé avec l’entraîneur, se référant à une action similaire victorieusement menée contre Empoli la saison dernière. Berlusconi pouvait revoir son pronostic Carlo Ancelotti, convaincu d’avoir fait le bon choix en misant sur l’expérience de son trentenaire, pouvait lui troquer son costume d’entraîneur contre celui de diseur de bonne aventure. Le technicien milanais, pourtant friand de l’option Gilardino en début de rencontre, n’a pas oublié que pour Inzaghi «le but, c’est (sa) vie» . Si Seedorf, Pirlo, Maldini ou encore Nesta passent à côté de leur finale, Inzaghi n’est pas de ce bord-là. Mieux, c’est lui qui sert de fausses pistes pour permettre à Kakà de passer la seconde lors du deuxième acte. Juste retour des choses, le Brésilien lui rendra la politesse en toute fin de partie, laissant au renard italien le soin de finir lui-même le travail. Deux buts (les 37 et les 38e de sa carrière en C1), les deux en fin de chaque période, ajoutés à une simulation plutôt cocasse dans ses vingt mètres pour gagner du temps : vous avez dit expérience ? Voilà la marque Inzaghi. Pas génial. Pas spectaculaire mais diablement efficace. Remplaçant il y a deux ans lors de la finale perdue à Istanbul, ce dernier n’avait pu mettre en pratique ses talents multiples. Finalement, sa prestation nocturne aura donné une bonne leçon à Rafael Benitez et à ses hommes. Rien ne sert de dominer... il faut scorer à point.


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