Par exemple, alors que 40 000 corps avaient été enterrés à Najaf depuis le lancement de la guerre, IBC a enregistré seulement 1 354 victimes à Najaf pour la même période. Cet exemple montre l'ampleur de l'écart entre l'estimation publiée par IBC pour Najaf et le nombre de morts réel, dont le coefficient est de plus de 30 dans ce cas.La base de données d'IBC est truffée de ce genre de lacunes. Dans un autre exemple, IBC a enregistré seulement trois frappes aériennes au cours d'une période donnée en 2005, alors que le nombre d'attaques aériennes était en fait passé de 25 à 120 pendant cette année. Encore une fois, l'écart atteint un coefficient de 40. Selon l'étude publiée par PSR, l'étude très controversée de la revue The Lancet, qui a estimé à 655 000 le nombre de victimes en Irak jusqu'en 2006 (et plus d'un million jusqu'à aujourd'hui, par extrapolation), était susceptible d'être beaucoup plus précise que les chiffres avancés par IBC. En effet, le rapport confirme un quasi-consensus parmi les épidémiologistes quant à la fiabilité de l'étude du Lancet. Malgré certaines critiques légitimes, la méthodologie statistique appliquée dans l'étude est la norme universellement reconnue pour déterminer un nombre de victimes dans des zones de conflit, utilisée par les agences et les gouvernements internationaux. PSR a également examiné la méthodologie et la conception d'autres études présentant un nombre de morts inférieur, tel un article du New England Journal of Medicine, sérieusement imprécis sur tout un ensemble de points. Cet article a fait l'impasse sur les zones les plus touchées par la violence, à savoir Baghdad, Anbar et Ninive, et s'est appuyé sur les données erronées d'IBC pour extrapoler sur ces régions. Il a également imposé des «restrictions à caractère politique» sur la collecte et l'analyse de données ? les interviews ayant été menées par le ministère irakien de la Santé, qui était «totalement dépendant de la puissance occupante» et avait refusé de publier des données sur le nombre de victimes irakiennes enregistré, sous la pression américaine. En particulier, PSR a évalué les affirmations de Michael Spaget, John Sloboda ainsi que d'autres professionnels qui ont remis en question les méthodes de collecte de données de l'étude du Lancet, les accusant d'être potentiellement frauduleuses. PSR a montré que ces allégations étaient fallacieuses. Les quelques «critiques justifiées», conclut PSR, «ne permettent pas de remettre en cause dans leur ensemble les résultats des études menées par le Lancet. Ces chiffres représentent toujours les meilleures estimations actuellement disponibles.» Les résultats de l'étude du Lancet sont également corroborés par les données d'une nouvelle étude publiée dans la revue Plos Medicine, qui est arrivée au chiffre de 500 000 victimes irakiennes causées par la guerre. Dans l'ensemble, PSR conclut que le nombre le plus probable de victimes civiles en Irak de 2003 jusqu'à ce jour s'élève à environ un million. L'étude de PSR ajoute à ce chiffre au moins 220 000 victimes en Afghanistan et 80 000 au Pakistan, tuées directement ou indirectement à cause de la guerre menée par les Etats-Unis, pour un total «prudent» d'1,3 million de victimes. Le chiffre réel pourrait facilement atteindre «plus de 2 millions». (A suivre)
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C A
Source : www.lnr-dz.com