Des équipes de l'Inspection générale des finances (IGF) sont, depuis plusieurs jours, en train «d'éplucher» les comptes des EPLF à travers le territoire national.
Elles sont en tout 19 entreprises à rendre des comptes à l'IGF qui doit établir un audit détaillé avant la dissolution des EPLF, dont la décision a été prise le 23 juillet dernier par le gouvernement. Alors que le ministre de l'Habitat affirmait encore avant-hier, à partir de Tlemcen, qu'il s'agit d'une simple «restructuration» de ces entreprises publiques, tout semble pourtant indiquer leur dissolution imminente.
Les directeurs généraux de ces EPLF ont été instruits par les SGP depuis plusieurs semaines déjà, pour appliquer un certain nombre de mesures conservatoires en attendant la décision finale. Il s'agit, notamment de «surseoir à l'établissement de tout document (décision ou acte), portant sur l'affectation, la réservation et la cession de logement et locaux commerciaux ou autres équipements détenus ou en cours de réalisation», «surseoir à toute transaction sur le patrimoine de l'entreprise notamment les biens immeubles et terrains à bâtir», « surseoir à tout nouveau engagement d'investissement quelle que soit sa nature», « le gel de tous les recrutements jusqu'à nouvel ordre» «limiter l'activité de la société à la dynamisation des chantiers en cours de réalisation». La SGP, dans le même cadre instruira les EPLF afin de «limiter les dépenses de la société aux charges de fonctionnement normal et chantier en cours de réalisation», «de mettre à jour l'ensemble des dossiers pour permettre une évaluation exhaustive de l'EPE», «geler toute opération de partenariat», «le gel du lancement de tout nouveau projet, études ou réalisation» et enfin, de «généraliser les mesures ci-dessus à l'ensemble des filiales et unités de l'EPE».
La note du chef du gouvernement, adressée le 29 juillet à plusieurs ministères, était claire à ce sujet. Il était indiqué que l'IGF avait pour mission de recenser les avoirs et actifs, dans un rapport qui devrait être remis au chef du gouvernement avant le 30 septembre en cours. Des sources proches de ce dossier nous ont affirmé hier, qu'une fois le travail de l'IGF terminé et remis à la chefferie du gouvernement, le rapport sera présenté au conseil des participations de l'Etat (CPE) pour la mise en ouvre effective de la dissolution des EPLF. Certains observateurs n'hésitent pas à s'interroger sur l'attitude du ministre de l'Habitat qui semble vouloir cacher à tout prix cette opération décidée par le chef de l'exécutif Ahmed Ouyahia.
«On va revoir la forme d'organisation à travers une formule de gestion transitoire et tous les intérêts des travailleurs seront préservés», avait déclaré Noureddine Moussa qui était en visite de travail dans la wilaya de Tlemcen. Le ministre de l'Habitat ne veut pas pour l'heure parler de «dissolution», mais de simple opération de «lifting», sachant que la loi interdit explicitement de dissoudre une entreprise viable quel que soit son statut.
En tous les cas, certains responsables de ces EPLF n'ont pas caché leurs craintes de voir leurs entreprises «remodelées» sous la forme des OPGI dont le fonctionnement a montré ses limites il y a fort longtemps. Il faut savoir que suite à la décision de surseoir aux activités des EPLF, quelque 19 000 logements en cours de réalisation sont à l'arrêt, tout comme 10 000 autres unités, dont les études ont été faites et les terrains réservés, vont également connaître le même sort, nous ont indiqué les mêmes sources proches du dossier. Ce sont des centaines de milliers de logements qui seront affectés à la longue par cet arrêt brusque des activités des EPLF, poursuit-on également en soulignant que ces entreprises ont pu réaliser depuis leur création, il y a de cela une dizaine d'années, pas moins de 140 000 logements sans compter les locaux commerciaux et des milliers d'autres logements de type LSP.
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Posté Le : 13/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com