A l'issue d'une concertation entre l'Union des barreaux algériens et le
ministère de la Justice, les deux parties ont convenu de «simplifier»
l'application de certains articles du nouveau code de procédures civiles et
administratives (code PCA), jugées contraignantes par les robes noires.
Dans une note d'information adressée aux avocats du bâtonnat de la région
de Constantine, maître Lenouar Mostepha annonce qu'un accord a été conclu entre
l'Union des barreaux algériens et le ministère de la Justice lors d'une
rencontre tenue le 19 mai dernier, portant simplification de certaines
procédures. Ainsi désormais les avocats peuvent retirer les grosses d'exécution
des décisions de justice rendues en faveur de leurs mandants, sans passer par
l'établissement d'un acte notarié les autorisant à accomplir cette formalité,
tel que le prévoient les textes du nouveau Code PCA. D'autres contraintes ont
été «aplanies» suite à cet accord entre les deux parties, qui répond
favorablement aux préoccupations soulevées par la corporation, à l'exemple de
la traduction en langue arabe, limitée à un seul et unique document, considéré
comme pièce essentielle dans le dossier, tirant ainsi un trait sur le recours à
la traduction de tous les papiers présentés devant le tribunal en langue
étrangère. Quant à la légalisation dudit document, elle pourra se faire
simplement au niveau de l'administration, où la partie qui l'a émis et qui
détient sa copie originale. Des simplifications sont aussi introduites sur le
plan des échanges de documents déposés dans les dossiers auprès des greffiers.
Et l'on accorde maintenant la permission aux avocats d'assister leurs mandants
lors de l'audience auprès du médiateur, comme il leur est permis d'accepter, ou
de refuser le médiateur désigné dans les affaires de leurs clients. Ce sont là
des clarifications dans l'application des textes du nouveau code PCA
accueillies avec satisfaction dans le milieu des robes noires, qui ont dès sa
mise en application au mois d'avril dernier, manifesté «des réserves et des
appréhensions face aux difficultés rencontrées dans la pratique quotidienne
devant les tribunaux».
Des voix se sont, en effet, élevées pour décrier ces difficultés, et des
réserves ont fusé de toutes parts, mettant le doigt sur certains articles du
code en question, dont l'application peut s'avérer d'une part très coûteuse
pour le justiciable, et d'autre part limite considérablement le champ de
manoeuvre de la défense. «L'exigence de la traduction en langue arabe de tout
document présenté devant le tribunal peut se chiffrer à 7 millions de centimes,
et même plus, pour quelqu'un qui se présente devant la justice avec un dossier
contenant les pièces d'un marché, un cahier de charges, ou autres documents
administratifs établis en langues étrangères», nous confiera un avocat, non
sans ajouter que «dans ce cas, le procès peut revenir à plus de 10 millions de
centimes, rendant la justice difficilement accessible pour les couches
défavorisées de la population». En outre l'avocat n'avait plus la main libre pour
le retrait de la grosse d'exécution des décisions de justice rendues en faveur
de ses mandants, ni de retirer des documents déposés dans les dossiers auprès
des greffiers... avec sur les bras, en sus, plus d'un millier d'articles
contenus dans le nouveau code de procédures civiles et administratives, soit le
double de l'ancien code, obligeant la corporation à reprendre avec les
révisions «ardues» des textes de loi, à côté des nombreux séminaires et
journées d'études autour de ces nouveaux textes organisées à la veille du mois
d'avril. En tout cas, un pas énorme est franchi avec cet accord, qui prouve que
la tutelle est à l'écoute des propositions objectives, avec dans l'esprit que
«le nouveau code est promulgué pour faciliter et clarifier toutes les procédures
civiles et administratives, et non pas le contraire», comme on l'a sans cesse
martelé.
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Posté Le : 28/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com