Algérie

Suite à la décision d'armer les peshmergas



Suite à la décision d'armer les peshmergas
La décision des Occidentaux notamment des Etats-Unis et des pays de l'Union européenne d'armer les peshmergas, qui, dans un passé récent, étaient considérés comme des terroristes, incite à s'interroger, en effet, sur l'avenir de la région, au-delà même du danger de l'EI, qui s'avère en fait être un phénomène conjoncturel au regard de l'histoire tumultueuse de la région.L'aide militaire au Kurdistan afin de fortifier ses défenses dans un Irak affaibli militairement, comme le démontre la facilité déconcertante de progression des terroristes, sonne comme une maldonne, un non-dit sur les intentions réelles qui se cachent derrière cette opération aux apparences humanitaires. Serait-elle le prélude à un soutien déguisé aux ambitions séparatistes des Kurdes qui jouissent, déjà, d'une large autonomie ' Car ces répercussions ne manqueront pas de se propager, par un effet domino, en dehors même du pays, en ce sens, qu'elle donnera des ailes aux revendications identitaires des Kurdes dans toute la région. Vaincre les terroristes de l'EI, équivaudrait, dans ce cas, pour les Kurdes, à supplanter l'Etat national, dont la mission essentielle est justement la défense nationale, et de là, à légitimer les Kurdes à fonder un Etat indépendant qui déstabiliserait la Syrie, la Turquie et l'Iran. En revanche, s'ils venaient à échouer, leurs armes iraient renforcer l'arsenal impressionnant des terroristes, qui n'ont cessé de se revigorer lors des récentes prises opérées sur l'armée irakienne.En décidant de s'impliquer militairement en Irak, trois ans après le départ de leurs troupes (en 2011) et en tant que principal pourvoyeur d'armes, les Etats-Unis, qui ont procédé à des frappes aériennes "ciblées" contre l'Etat islamique, ne peuvent certainement pas ignorer l'effet de conjoncture. Ils le font dans un contexte marqué par le chaos sécuritaire qui a touché l'Irak, dans ses parties chiite et sunnite. En dépit d'une inexorable avancée des terroristes de l'EI ayant épargné jusque-là le Kurdistan, les Occidentaux se tenaient à l'écart de ce qui s'y passait, mais il a fallu que le drame des yazidis et des chrétiens soit révélé, pour que les Etats-Unis d'Amérique et l'UE derrière se redécouvrent des âmes charitables.Sous le prétexte de solidarité avec les minorités irakiennes, dans le Kurdistan irakien, les Occidentaux n'ont fait que remettre au goût les vieux projets coloniaux pour la région. De Sykes-Picot au GMO, l'Irak et, partant, toute la région ont toujours suscité des convoitises. Pour s'emparer de ses richesses, les stratèges occidentaux ont, à travers les décennies, concocté divers plans visant à les dépecer et les morceler, selon des critères confessionnels et ethniques, qui serviraient son assujettissement.Le plan américain de morcellement du pays en trois régions distinctes, qui avait été entamé dès la première guerre du Golfe, lorsque la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis avaient établi successivement en 1991 et 1992 au-dessus du territoire irakien une zone d'exclusion aérienne, par laquelle les alliés prétendaient protéger les chiites et les Kurdes, serait alors plus que d'actualité. Quel crédit accorder à certains observateurs, qui estiment que le plan américain du GMO (Grand Moyen-Orient) serait toujours en marche ' Et si tel était le cas, les USA franchiront-ils le Rubicon, en soutenant un Etat au Kurdistan ' Même si les Etats-Unis se sont toujours défendus d'attenter à l'unité de l'Irak, ils semblent, toutefois, motivés pour cela, par le fait qu'il s'agit d'une riche région pétrolifère, de plus, leur propension à régler le problème des Kurdes de leur allié, la Turquie et de la Syrie en les intégrant dans un seul et même Etat kurde. Ce havre de paix, ainsi débarrassé des terroristes et de la mainmise de Bagdad, servirait, le cas échéant, les intérêts d'Israël, si l'on prend au sérieux les affinités qu'on lui prêterait avec l'Etat hébreu, auprès duquel il pourrait s'approvisionner en hydrocarbures.A. R.NomAdresse email




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