Algérie

Suicidaire



La propagande à la Goebbels reste encore assez courante aujourd?hui dans les pays du tiers-monde à vocation totalitaire. Le but recherché est de désigner du doigt un ennemi virtuel, généralement aux frontières, et le rendre responsable des maux qui accablent la population : dédouané de ses propres errements, le régime se refait une seconde virginité ou gagne du temps précieux. Par son impact sur une population à tradition orale et peu alphabétisée, la télévision sous contrôle politique se prête bien à ce type de manipulation des masses. Le Palais royal marocain vient de l?expérimenter en pointant du doigt l?Algérie devenue - comme d?habitude - source de tous les maux que vit la monarchie. Cette propagande, il l?a montée dernièrement d?un cran en faisant croire à une possible attaque armée algérienne contre le Maroc, argument éculé, mais qui peut toujours titiller la fibre patriotique des citoyens. Bien entendu, l?impasse est faite sur le démenti récemment publié par Alger autour des bruits de bottes aux frontières et, comme d?habitude, sont exhibés des transfuges sahraouis récitant les deux litanies que sont la manipulation algérienne du Front Polisario et la « marocanité » du Sahara-Occidental. Cette escalade verbale ne vise pas seulement à détourner l?attention de la population marocaine des terribles difficultés sociales nées de l?incapacité de l?économie du pays de faire face aux accords d?association avec l?Europe et les Etats-Unis et d?affronter la crise énergétique mondiale ainsi que la chute du tourisme. Elle traduit l?impasse totale du Palais royal dans la crise sahraouie : volte-face concernant les différents plans de l?instance onusienne, acceptation puis refus du référendum d?autodétermination et des accords de Houston et rejet du plan Baker, pourtant endossé à l?unanimité par le Conseil de sécurité. C?est la rançon d?une politique - enclenchée en 1975 - d?occupation coloniale d?un territoire voisin, à l?image des politiques entreprises par le passé par la France, la Grande-Bretagne ou le Portugal. Alors qu?elle est reléguée aujourd?hui aux oubliettes de l?histoire partout dans le monde, la colonisation a encore deux fidèles adeptes : Israël et le Maroc. Par cette aventure insensée et suicidaire, la monarchie a hypothéqué l?avenir de trente millions de Marocains et brisé les chances de voir émerger un ensemble régional harmonieux et puissant capable d?affronter la mondialisation.




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