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Suède
L'opposition de gauche a remporté les élections législatives en Suède dimanche, et l'extrême droite a signé une poussée historique, indiquent les premières estimations publiées par la télévision publique SVT à la fermeture des bureaux de vote.Se basant sur des sondages effectués à la sortie des bureaux, ces estimations donnent les sociaux-démocrates en tête avec 31,1% des voix.Dans ce scénario, M. Löfven, 57 ans, serait le premier appelé à tenter de former un gouvernement, même s'il semble en passe de devenir le Premier ministre le plus mal élu de l'histoire de son parti. Le scrutin est historique pour les Démocrates de Suède (extrême droite), qui vont devenir le troisième parti du pays, avec 10,5% contre 5,7% en 2010. Un tel résultat serait un nouveau triomphe personnel pour leur président Jimmie Åkesson, 35 ans, qui a fait de cette formation, autrefois marginale dans l'électorat, une force qui compte. La progression de ce parti rappelle celle d'autres formations d'extrême droite ou de droite populiste en Europe, comme Ukip en Grande-Bretagne, qui siège dans le même groupe au Parlement européen, le Front national en France et le Parti populaire danois. Les sociaux-démocrates et leurs deux partenaires naturels, les Verts et le Parti de gauche, totaliseraient selon SVT 44,8% des suffrages. Ils devanceraient ainsi nettement la coalition de centre droit au pouvoir, dont les quatre partis rassembleraient 39,7%. Un tel résultat sonnerait la fin du règne du Premier ministre Fredrik Reinfeldt, 49 ans, qui occupe ce poste depuis huit ans. L'élection pourrait par ailleurs voir l'entrée au Parlement du parti Initiative féministe, donnée par le sondage sortie des urnes à 4,0%. Or il faut 4% des voix pour avoir des députés.Lassitude de l'électoratLes enquêtes d'opinion réalisées avant le scrutin témoignaient d'une lassitude de l'électorat après les huit ans de gouvernement Reinfeldt, qui avait mis fin en 2006 au règne quasi ininterrompu des sociaux-démocrates depuis les années 1930.Au cours de ses deux mandats, les impôts ont été réduits de 14 milliards d'euros (17 milliards de francs) environ, mais l'Etat providence s'est affaibli, le chômage a progressé à 8%, l'enseignement a souffert et une partie de l'électorat apprécie peu l'implication croissante du secteur privé dans le domaine de la santé. Fredrik Reinfeldt concède sa défaite, démissionneLe Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a concédé sa défaite aux élections législatives, annonçant sa démission de ses fonctions hier. Le peuple suédois a pris sa décision. Par conséquent je présenterai demain [lundi] ma décision, a déclaré M. Reinfeldt devant un rassemblement à Stockholm de son parti, les Modérés (centre droit), lourdement défaits. Au pouvoir à la tête d'une coalition de centre droit depuis 2006, il a également annoncé qu'il renonçait à la présidence du parti, qu'il occupait depuis 2003. J'espère que le voyage va continuer. Mais ce sera sans moi. Au printemps, je vais laisser la présidence à quelqu'un d'autre, a-t-il dit. Stefan Löfven veut former un gouvernementLe chef de file des sociaux-démocrates en Suède, Stefan Löfven, s'est dit prêt à explorer la possibilité de former un gouvernement après la victoire de la gauche aux élections législatives. Devant ses partisans réunis à Stockholm, M. Löfven a tendu la main à d'autres partis démocratiques qui souhaiteraient travailler avec lui au Parlement, à l'exception des Démocrates de Suède (extrême droite) avec qui il a exclu de négocier. Il n'y aura pas de coopération avec eux. Gardons à l'esprit que 87% des Suédois n'ont pas voté pour eux, a lancé M. Löfven.Dans un entretien avec la presse, M. Löfven a qualifié les Verts de partenaires de travail naturels, tandis que le Parti de gauche est un parti avec lequel nous avons une bonne collaboration. Mais M. Löfven, pragmatique et positionné au centre gauche, a paru intéressé par d'éventuelles discussions avec des partis issus de la coalition gouvernementale sortante sans qui il ne peut disposer d'une majorité absolue au Parlement.Mais les leaders respectifs de ces partis du centre droit sont apparus ensemble à la télévision publique SVT pour affirmer qu'ils n'étaient pas prêts à rompre leur alliance électorale.




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