Suède

Particularité ? En Suède, un ministre est un fonctionnaire comme un autre. Il paye ses repas, ses courses et son loyer avec le salaire qu'il perçoit.Si les membres du gouvernement suédois ont à leur disposition des cartes de crédit, ils ne peuvent les utiliser à leur guise. La moindre dépense jugée superflue peut leur valoir des ennuis. Mona Sahlin l'a vérifié à ses dépens en 1995. Pour quelques barres chocolatées réglées avec sa carte de crédit de fonction, cette femme qui était à l'époque des faits numéro deux du gouvernement d'Ingvar Carlsson, a été contrainte de démissionner de son poste. Elle avait pourtant remboursé la somme d'argent qu'elle avait dépensée tout en présentant ses excuses. Mais sans résultat, le mal était déjà fait ! Mona Sahlin a mis dix ans pour revenir en politique à cause de ce «scandale». Et dire qu'elle n'a ni volé ni commis de crime ! Cet épisode en dit long sur la sévérité avec laquelle est sanctionné le moindre écart des hommes de pouvoir en Suède. Dans ce pays nordique en effet, la vie politique est basée sur l'honnêteté et la simplicité. «Un responsable malhonnête n'a aucune chance de durer ici », vous signifiera le commun des Suédois. De fait, les ministres sont tenus de dévoiler leurs salaires et leurs dépenses. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, n'importe quel citoyen peut avoir accès au montant payé par tel ou tel responsable pour acquérir sa maison ou pour acheter une voiture ou un vélo. Toutes les factures, aussi modestes soient-elles, sont accessibles à tous. Sur un autre plan, les ministres ne jouissent pas d'avantages particuliers. Ce sont des fonctionnaires ordinaires qui prennent leur repas de midi à la cantine, se déplacent en train et donnent leurs coups de fil privés avec leurs téléphones personnels. Mettre une voiture avec chauffeur ou un jet privé à la disposition d'un ministre ' C'est quelque chose d'inconcevable dans ce pays. Pour se loger, les ministres doivent également mettre la main à la poche. Et pour cause : aucun logement de fonction ne leur est proposé. Pour les Suédois, il est tout à fait normal que les responsables payent leurs repas, leurs déplacements privés et leurs loyers : «Ils sont des citoyens comme nous, il n'y a pas de raison pour qu'ils bénéficient d'un traitement de faveur. Après tout, ils sont payés pour ce qu'ils font». En tout cas, il n'est pas rare de croiser un ministre à la gare ou dans un grand magasin à Stockholm...