Algérie - A la une

Succession difficile : L'Egypte aux portes du FMI



Dans un monde saisi par le doute et dans une région arabe en proie à des convulsions de toutes parts, l'Egypte, une fois de plus, peine à réunir les conditions de l'après, Moubarak.L'expérience des Frères musulmans n'aura duré qu'une année au pouvoir. Un passage, dans sa logique, a donné des réponses à la dislocation de la société égyptienne et remis en surface d'anciennes et nouvelles rivalités. Le régime islamique de l'ex-président Morsi, s'est heurté à beaucoup de réserves émises par l'Armée sur le modèle de société avancé par les Frères musulmans et qui ne répond pas aux réalités de la société égyptienne beaucoup plus habituée à une culture laïque. C'est dire que la destitution de Morsi par l'armée peut traduire une volonté de prétendre à un nouveau départ dans la recherche d'un modèle satisfaisant à travers une nouvelle Constitution.
Depuis le 30 juin, date de l'arrestation de Morsi, le peuple égyptien atteint aujourd'hui d'une soif de connaître et de comprendre, dont seraient bien inspirés de tenir compte ceux qui le gouvernent actuellement, est un phénomène nouveau qui semble réjouir l'écrasante majorité des égyptiens. Dans ce contexte, le président égyptien par intérim et dans le but d'un droit à une information libre et objective est plus que l'aspiration fondamentale d'un président conscient de ses charges, de son intelligence et de son aptitude à interpréter les faits et les expressions de la rue en déclarant qu'il mènerait " la bataille pour la sécurité jusqu'au bout ". Dans ses premières déclarations publiques, Adly Mansour est allé droit au but pur dénoncer les conspirateurs de la déstabilisation de son pays : " Nous sommes à un moment décisif de l'histoire de l'Egypte, que certains veulent entraîner vers l'inconnu ", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. A travers ces déclarations, il semble que le président intérimaire s'est donné, très certainement avec l'aide de l'armée, le devoir impérieux d'assurer le redressement de la situation et de garantir selon ses propres mots une " justice transitoire " sur fond d'appel à juger le président déchu. " La volonté de justice et de réconciliation concerne tout le monde " a-t-il martelé.
Reste toutefois une confrérie musulmane irréductible, qui relève périodiquement la tête. Avec une grande anarchie. Elle se recrute surtout dans les milieux qui ont été les plus acharnés opposants au régime de l'ex-président Moubarak et qui sont aujourd'hui accusés par les nouvelles autorités égyptiennes de vouloir mener le pays vers l'inconnu. Toutefois, la nouvelle équipe à la barre de cette transition, prépare actuellement une législation qui doit mettre bon ordre aux activités subversives des Frères musulmans, fait-on savoir dans les milieux proches du président Adly Mansour. L'accélération disant des rivalités politiques entre le nouveau pouvoir de transition et les Frères musulmans, s'est répercutée sur le plan économique entre inflation galopante, dépendance de l'aide internationale et endettement, elle parait même au bord de l'explosion, préconise nombre d'économistes. Les informations qui circulent à ce propos, laissent entendre que la Banque centrale égyptienne a déjà donnée l''alerte : " si ses réserves de change ont légèrement remonté dernièrement, elles restent sous le seuil des 15 milliards de dollars, ce qui représente l'équivalent de trois mois d'importations de biens et services. Avant le ''printemps 2011'', ces réserves étaient trois fois plus importantes ", analyse-t-on. Les mêmes sources avancent que l'agence de notation Standard & Poor's a même placé la note souveraine du pays en catégorie " spéculative " début juin, signalant ses fortes craintes d'un défaut du pays.
En parallèle à cette note, les analystes évoquent la dépréciation à toute allure de la monnaie égyptienne. " Le taux de change avec le dollar a chuté de plus de 12 % depuis décembre 2011, un dollar valant désormais 6,99 livres et un euro s'échange contre 9,12 livres égyptiennes alors qu'il en valait 9,04 en avril ". Il en est de même pour l'mportation, notamment de céréales dont l'Egypte est le premier consommateur mondial, mais aussi de l'énergie. D'où fait-t-on savoir une forte inflation, qui atteindra au total 9 %. C'est le cas également du tourisme.
Un autre levier d'accumulation des réserves du pays et qui se trouve aujourd'hui en récession. Tout indique que le Caire se tournera inévitablement vers l'aide internationale en tentant de se rapprocher davantage du FMI et d'accepter ses conditions draconiennes, préalable à tout versement d'aide.
Un processus à négocier avec l'équipe de transition tant l'Egypte est condamnée à une croissance plus rapide. Or cette croissance provoque des distorsions économiques et sociales de plus en plus graves depuis 2011. Les retombées de cette croissance seraient minimes pour la grande majorité du peuple, dont le malaise va grandissant.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)