En un temps d'incertitude sur les intentions de Washington - même la vraie presse d'information s'y perd, le d'habitude pessimiste Moon of Alabama y voyant la fin de l'aventure US, Russia Insider prédisant au contraire une attaque imminente -, il est en effet plus prudent d'accumuler les joujoux militaires pour faire face à toute éventualité.Dans ce grand jeu, qui mettra la main sur le territoire califal ' - question qui sous-tend à vrai dire tout le conflit syrien -, les loyalistes ont marqué plusieurs dizaines de points depuis un mois, pour le plus grand malheur de l'axe israélo-saoudien. Le blitz royal vers la frontière syro-irakienne a évidemment fait sonner toutes les alarmes à Riyad et Tel Aviv, permettant l'accès à la Méditerranée pour l'Iran (et même, dans le futur, pour les routes de la Soie chinoises). Il y a quelques jours, toute la poche à l'est de Khanasir a été libérée - les petits hommes en noir en passe d'être totalement encerclés se sont retirés -, mettant définitivement fin à la présence de Daech dans la province d'Alep et permettant la jonction stratégique entre Ithiya et Rusafa. Cela représente un gain énorme pour Damas. Désormais, les bases sont jetées pour la réduction du saillant à l'est de Hama et surtout la grande offensive orientale vers Deir ez Zoor et, plus loin, vers la frontière irakienne, où les bataillons du blitz sont d'ailleurs en train d'avancer de leur côté. C'est le moment que choisit le sultan pour lancer une attaque très sérieuse contre le canton kurde d'Afrin (une semaine d'intenses bombardements et maintenant une forte concentration de troupes) dans le but semi-avoué de faire la jonction avec l'Idlibistan, ce qui serait évidemment totalement inacceptable pour Damas et Moscou. Où l'on constate une nouvelle fois l'invraisemblable noeud gordien de la région : les Russes sont plus ou moins alliés aux Kurdes et depuis un an aux Turcs, qui se détestent pourtant les uns les autres. L'empire américain n'est pas le seul à allier les contraires... Des rumeurs infondées faisaient état du retrait du contingent russe de la petite base que Moscou avait établie dans la zone kurde ; en réalité, 160 soldats supplémentaires ont apparemment été envoyés en renfort pour bien montrer qu'il est hors de question de désenclaver l'Idlibistan. Se dirige-t-on alors vers une confrontation russo-turque ' Improbable au vu du tectonique rapprochement entre Moscou et Ankara. Il se pourrait même que Poutine ait en réalité donné un feu vert tacite (et partiel) à Erdogan, histoire de calmer les ardeurs américano-saoudiennes des Kurdes de l'autre partie du Rojava, proxies que l'empire utilise pour descendre vers le sud et tenter de réduire le corridor chiite. (A suivre)
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Posté Le : 10/07/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chérif Abdedaïm
Source : www.lnr-dz.com