SUBSISTANCES ET GÎTES

Le monde compte aujourd'hui plus de 110 millions de personnes déplacées de force. Le bilan n'inclut pas le nombre de migrants ayant quitté clandestinement leur pays de leur propre gré et on devine au vu des sauvetages quotidiens des naufragés en mer que leur nombre est important.Le branle-bas actuel de la majorité des autorités occidentales pour stopper les vagues migratoires prêche par la démesure, même si leurs inquiétudes sont objectives par certains de leurs aspects. On ne se rend néanmoins probablement pas compte que l'on s'échine à combattre le mal par le mal. L'Occident, dans sa hantise maladive face aux particulières vagues humaines qui frappent à sa porte, feint d'ignorer que lui aussi était parti à travers le monde à la recherche de subsistances et de gîtes.
D'abord, l'histoire a toujours indiqué que les flux migratoires sont de leur propre création et qu'elle a démontré à travers les ères passées que l'itinérance humaine s'est opérée du Nord vers le Sud.
A se remémorer cette itinérance en masse, les premiers départs à l'abordage des terres et des espaces, au nom de la civilisation, de la religion, de la richesse et de la recherche du mieux-être ont été lancés à partir du Nord. Les larges étendues territoriales, aujourd'hui farouchement murées, sont gorgées d'êtres d'origines diverses pléthoriques et dans la logique des entendements, il est autorisé de concevoir qu'un prêté pour un rendu soit permis.
L'homme a toujours eu des difficultés à savoir d'où il vient et la nature humaine n'a jamais su où et quand s'achèvera son voyage existentiel.
Il est vain de s'appesantir encore sur les multiples méfaits des conflits et des guerres engendrant des crises qui s'amplifient. Aussi, le fourvoiement entêté dans le grand débat sur les impondérables causés par la nature et le volontarisme des écologistes risquent uniquement de s'apparenter à un surf sur la perpétuelle transhumance des hommes.