Algérie

Stress-test ou pas



Stress-test ou pas
Redoutant un effondrement des valeurs concernant les principales devises dont l'euro et essentiellement le dollar, les marchés financiers restent extrêmement prudents sur les placements à risque estimant le terrain trop glissant, ce qui justifie le net recul des principaux indices boursiers qui ont entamé la semaine dans le rouge.
Les perturbations et les tergiversations au sein du Congrès américain sur le relèvement du plafond de la dette américaine à plus de 1.400 milliards de dollars et la fragilité de la reprise économique tant aux Etats-Unis qu'en Europe laissent planer l'avènement plus ou moins proche d'une crise qualifiée de majeure. Du coup, les épargnants ainsi qu'un certain nombre d'investisseurs se sont mis à acheter la seule valeur refuge pour l'instant qu'est l'or, lequel vient d'enregistrer une nouvelle hausse passant de 1.500 dollars l'once à 1.650 dollars. Il convient de rappeler que le prix de l'or se négociait l'année dernière aux environs de 500 dollars l'once. Certains traders estiment que l'or dépassera les 10.000 dollars l'once prochainement malgré une importante production au niveau mondial. Les pays asiatiques, principaux détenteurs des obligations américaines avec 1.200 milliards de dollars, sont très inquiets malgré les assurances verbales du chef de la diplomatie de la Maison-Blanche, en déplacement cette semaine sur le continent asiatique. Dans la réalité, les ménages restent endettés, tout comme les municipalités et les Etats alors que les échéanciers sont arrivés à terme. Il reste à savoir comment il faut faire pour payer des dettes avec une croissance timide du PIB tant en Europe qu'aux Etats-Unis où l'assainissement des finances américaines n'est toujours pas fait, pendant que l'économie américaine semble patiner dans la morosité comme en témoigne la remontée du chômage. Aucun signe de rebond de l'économie ni du dollar ne justifierait un renouvellement de la confiance des marchés financiers étant donné que de fortes rentrées fiscales sont à exclure pour le moment. Les républicains, majoritaires au Congrès, restent mordicus hostiles à ce qu'Obama taxe les sociétés américaines qui font des bénéfices colossaux recommandant aux démocrates de pomper plutôt l'argent chez les classes moyennes et laborieuses déjà durement éprouvées par la crise des subprimes. Cette éventualité de taxer les moins nantis est inenvisageable sans une hausse des salaires actuellement impossible à consentir, tout comme il serait exclu d'attiser l'inflation sans faire péricliter le dollar. Dans cette ambiance tendue, les principales agences de notation menacent de dégrader la note AAA des Etats-Unis. Une telle décision sera lourde de conséquences pour l'ensemble des économies du monde, ce qui ne présage pas une, mais des tempêtes systémiques compromettantes, voire catastrophiques surtout pour les pays en voie de développement et ceux en cessation de paiement des dettes souveraines. Les stress-tests passés par les banques européennes pour jauger leur solidité financière et leur recapitalisation en cas de crise majeure ne rassurent pas non plus les marchés financiers, ni même les agences de notation puisqu'après le déclenchement officiel du plan 2 en faveur de la Grèce, ces dernières ont à nouveau dégradé la note de ce pays pour la situer juste au-dessus du niveau des pays qui sont en défaut de paiement. Cette situation de peur généralisée des investisseurs qui refusent de prendre à leur compte les crédits à risque vient du laxisme des gouvernements occidentaux qui ont fait de l'abondance du crédit à la consommation un dogme. Les surliquidités des banques et le fait que l'industrie du crédit rapporte facilement énormément de bénéfices sans que ces derniers ne soient réinjectés dans l'économie ni même taxés de façon raisonnable ont permis de développer des techniques sophistiquées pour octroyer facilement des crédits à des personnes qui ont des revenus modestes pour qu'elles puissent acquérir une maison, et même la meubler à crédit, posséder une voiture, avoir des découverts bancaires, des options encouragées par les gouvernements au point où le crédit est arrivé à 110 % de la valeur immobilière. Tout cela pour faire croire aux électeurs que la société de surconsommation est le meilleur des modèles capitalistes pour faire tourner des économies capables de générer une croissance forte et soutenue du PIB. En attendant ce qui se décidera dans l'enceinte du Congrès, la Chine continuera à accuser Bernanké, le patron de la Federal Reserve américaine de vouloir augmenter la masse de dollars et d'être à l'origine de l'inflation frappant les pays émergents et les pays en voie de développement.


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