Algérie

Stress hydrique



Le problème des oppositions des citoyens a souvent été soulevé par les autorités locales pour expliquer le ralentissement dans certains projets de développement, notamment celui de l'extension du réseau du gaz naturel. La force publique a d'ailleurs été réquisitionnée hier dans la région de Ouadhias où le chantier du gazoduc se trouve bloqué depuis plusieurs mois. La question des oppositions est une contrainte objective devant laquelle tout projet se met à l'arrêt pour des périodes indéterminées. L'on peut cependant s'interroger si le travail d'information en direction de la population a été préalablement entrepris pour éviter ce genre de situations de rupture. Les appréhensions des citoyens, plus particulièrement ceux qu'on appelle les « riverains », sont parfois irrationnelles, comme cela a été observé dans le cas de l'implantation des centres d'enfouissement technique (CET). L'impact de ces infrastructures sur l'environnement et le voisinage est extrêmement réduit mais cela n'empêche pas certaines levées de boucliers dès que l'on entend parler d'une structure de traitement des déchets. Il suffit d'un simple travail d'explication, mais pas à une échelle confidentielle, pour que les peurs se dissipent et les raidissements soient évités. Il est, par contre, un secteur où il est difficile d'invoquer la question des oppositions pour justifier les défaillances : celui de l'alimentation en eau potable. L'eau ne suscite pas des frayeurs, comme le gaz, même s'il est désiré par tous, ou le traitement des déchets, dont personne n'en veut alors que tout le monde en produit. La mise en service du barrage de Taksebt en juillet 2007 avait fait croire à une résolution définitive du problème de l'eau dans la région. Deux ans plus tard, les coupures d'eau continuent à être signalées, été comme hiver, et l'on découvre la vétusté des réseaux de distribution qui éclatent à une cadence infernale, devant laquelle les services techniques se retrouvent complètement débordés. Les 40% de pertes (fuites ou piquages illicites) reviennent comme une litanie dans les propos des responsables concernés. Ce qui est sans doute vrai. Mais le commun des citoyens ne prend pas pour argent comptant les formules telles que « le problème de l'eau sera définitivement réglé' ». L'on a annoncé cela pour l'année 2009, s'agissant des communes du littoral, où les pénuries d'eau se posent encore, et pour 2010, concernant les localités du sud de la wilaya. Quant au chef-lieu de la wilaya, la coupure d'eau signalée dans l'après-midi d'hier au centre-ville a révélé que le stress hydrique n'est toujours pas évacué.


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