Algérie

Stratégie industrielle et pragmatisme



A titre de contribution à la réflexion sur la conception de la stratégie industrielle, bien que je ne vois pas clairement la pertinence d'une telle vision du développement d'un pays à l'heure de la mondialisation et à la liberté d'entreprendre (sauf si l'Etat revient à son statut de premier investisseur, ce qui ne serait pas une mauvaise chose), je m'aventure à exposer un créneau dont l'opportunité me semble digne d'intérêt. Les enjeux me paraissent tellement importants que je suis prêt à courir le risque de paraître farfelu, d'autant que je n'ai rien à gagner ni (surtout) à perdre (ach ma kseb, mat ma khalla). Le programme quinquennal de relance initié par le Président de la République accorde une place prépondérante au secteur des transports et particulièrement au transport ferroviaire (tramway, métro et train). Ainsi pour le seul transport urbain et en plus du métro d'Alger, il est prévu la dotation de 7 agglomérations importantes d'un réseau tramway composé d'une ligne dans un premier temps et de probable extension dans des horizons pas très éloignés à l'échelle de la vie d'une nation. Les agglomérations retenues pour l'instant sont: Alger (2 lignes), Oran, Constantine, Sétif, Annaba, Sidi Bel-Abbès et Ouargla. Et ceci en attendant d'autres heureux élus. Le futur parc de matériel roulant pour seulement les premières lignes de tramway est évalué à au moins 200 rames dans la période de démarrage et sera amené à s'accroître de façon graduelle et régulière. Sans compter les besoins pour les extensions du métro et le développement et la modernisation du réseau SNTF. Pour les besoins de renouvellement du parc (la durée de vie d'une rame se situe entre 20 et 30 ans), du remplacement des rames ayant subi d'éventuels dommages, de l'extension des réseaux en exploitation et ceux des futurs nouveaux réseaux, la demande restera constante et permanente et pourrait procurer un plan de charge pour une unité de montage (avec un taux d'intégration national qui pourrait faire l'objet d'une étude appropriée pour appuyer la viabilité économique de ce créneau industriel). Outre la rentabilité économique qui n'est plus à démontrer (mais qui mérite quand même d'être confirmée) ainsi que les bénéfices qui pourraient être acquis en matière de transfert de technologie, la réalisation d'une unité dont le marché de proximité est assuré tendrait à la réduction des coûts avec l'économie d'échelle (notamment pour la partie transports), procurerait d'autres avantages induits par la standardisation (maintenance, formation du personnel d'exploitation, rentabilisation de l'industrie de sous-traitance locale, etc.). Certes, le montage d'une opération de cette envergure nécessite un minimum d'imagination et d'audace politique. Les atouts dont bénéficie l'Algérie sont nombreux, la volonté manifestée par les groupes industriels internationaux de pénétrer le marché algérien outre que par la voie de placement de produits finis (créneau en voie de saturation), la concurrence vive (avec notamment la modernisation des anciens pays de l'Est et de l'Asie) constituent des opportunités à saisir. Le budget consacré au secteur se chiffrant à des dizaines de milliards de dollars devra être mis à profit pour conférer au concept de développement durable une signification concrète. L'occasion ne devra pas être gâchée. Il ne s'agit pas bien sûr de s'obstiner sur une voie dont les critères sont limités au slogan creux de compter sur soi ou à la préservation de la souveraineté nationale. Il s'agit plutôt d'être pragmatique, de bien peser ses capacités, ses atouts et ses potentialité avant de s'engager dans un partenariat où chacun défend ses intérêts, en respectant le principe gagnant gagnant. Les voies possibles à explorer :


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)