« Il est temps
d'établir une autocritique. Nous devons faire une auto révision. Il est temps
de réfléchir avec honnêteté et sincérité. Il ne faut pas fuir la vérité. On ne
peut pas échapper à la réalité. Le chemin que nous avons emprunté ne mène
pas au paradis»,
a déclaré M.Bouteflika dans son discours prononcé à l'occasion de sa rencontre
avec les maires.
Le sévère
réquisitoire que certains ont qualifié d'allocution de clôture contre les
journalistes n'est en fait qu'une clarification. J'ai situé le contexte dans
lequel ce Deuxième congrès a été organisé.
Cette deuxième
édition fait suite au congrès qui s'est tenu en juillet 2008 à Alger à
l'initiative de l'Union nationale des scientifiques et technologues algériens
qui a constaté le décalage important entre le discours du président de la
République lors du sommet de l'information à Tunis en 2005 et la mise en Å“uvre
de la vision politique. Trois années après, nous avons donné vie et contenu et
redynamiser un secteur vital de l'économie du pays.
En outre, j'ai dit que je suis fier de
l'avoir organisé dans la ville d'Oran, qui pour la première fois a accueilli un
congrès de cette envergure et de cette dimension internationale
Lors du 1er congrès international sur la
stratégie des technologies de l'information et la communication organisé par
l'Union nationale des scientifiques et technologues algériens (U.N.S.T.A.), les
4, 5, 6 juillet 2008 sous le haut patronage du président de la République n'a
pas trouvé l'écho nécessaire pour une prise de décision afin d'élaborer une
véritable stratégie de développement.
La nouveauté du congrès résidait surtout dans
la présence des compétences algériennes travaillant dans les pays développés
(USA, Canada, Angleterre, France, Allemagne etc.)
Pour la première fois, les compétences
algériennes revendiquaient leurs droits à une participation active, il fallait
désormais penser en termes de «toile de technologues». C'est-à-dire tisser un
réseau de chercheurs algériens des différents pôles de la recherche
universitaire ou industrielle pour un véritable transfert de technologie. Un
réseau de compétences pour asseoir une nouvelle stratégie de développement.
L'idée initiale était de créer des technopôles des technologies de
l'information et de la communication. Les technologies de l'information sont
présentes dans la totalité des activités, qu'il soit individuel ou collectif.
Nous avons attiré l'attention des pouvoirs publics pour une Algérie plus
consciente de ses atouts et des enjeux auxquels elle doit faire face. Une
politique de développement d'attractivités des implantations avec la mise en
place d'un système de transfert de technologie et de financement importants des
jeunes entreprises, des facilités fiscales, des facilités d'implantations. Deux
ans après, on est en droit de se demander qu'a fait le ministère de la
Recherche scientifique. Les recommandations du congrès doivent être à mon
humble avis considérées comme une base de travail par le gouvernement. Nous ne
nous sommes pas des donneurs de leçons mais nous estimons que notre congrès qui
s'est tenu pour la première fois en Algérie a suscité un engouement unique et
une participation fructueuse. Le problème interpelle chacun d'entre nous et il
n'y a pas de réponses simples.
Le problème est
complexe
Ce que nous
suggérons, c'est que chacun fasse son travail pour lequel il est payé et que
nous c'est notre devoir et notre conscience intellectuelle qui nous dictent de
défendre au mieux les valeurs auxquelles nous croyons. Les ingénieurs, cadres,
techniciens hautement qualifiés en génie logiciel, télécommunications et
multimédia, génie industriel et civil, commerce international et gestion
existent en Algérie et certains sont au chômage. A mon avis l'ANSE est révolue,
nous devons nous orienter vers la création de technopôles. Au congrès nous
avons découvert que nos voisins sont plus avancés dans ce domaine, mieux la
Tunisie a pris une avance.
-Nous avons recommandé que l'Algérie se dote
de technopôles afin de drainer ces milliers de diplômés chômeurs sortant des
universités algériennes.
- Les technopôles
sont des sites spécialement aménagés où l'on trouve une université, des centres
de recherche et des entreprises travaillant en synergie au développement de la
technologie.
-Un lieu de
concentration pour les entreprises tournées vers les nouvelles technologies,
internet et tout ce qui touche à l'informatique et la communication, nous
pouvons instaurer. L'agroalimentaire, biomédical, biotechnologie,
électrotechnologie, haute technologie.
-Axer sur des
branches industrielles: électrique, mécanique, pharmaceutique, des industries
de transformation: pétrochimie, engrais, sidérurgie, matériaux de construction.
Si vous êtes porteur de projet, créateur d'entreprise, une équipe de professionnels
vous accompagne. En dehors de l'industrie de l'informatique:
-On peut créer un
Technopôle Défense et sécurité, Recherche et développement pour la défense et
protection civile. Sécurité innovation et surtout une sécurité prospective sur
le plan politique pour une gestion rationnelle des candidats (APC, APW, APN,
Conseil de la nation) ceci afin d'éviter des sponsors étrangers. Une
prospective sécuritaire de haut niveau à même de prévenir les évènements de
demain. La compréhension des grands défis scientifiques et technologiques
implique la mise en place d'échanges de réseaux plus que jamais nécessaire pour
cerner de nouveaux champs. L'innovation technologique est devenue un enjeu
stratégique pour notre économie.
«Choisis en
politique le bon ordre, choisis en affaire l'efficacité »
Nous avons recommandé la création d'un
ministère de développement et de l'innovation industrielle afin d'accompagner
et de soutenir la croissance industrielle.
-Les technopôles
pourront être créés « dans toutes les régions avec des secteurs d'activités
professionnelles précises».
-Le soutien
financier de l'Etat
-des avantages particuliers pour
l'acquisition de matériels à l'activité de recherche-développement
-une exonération
totale de l'impôt sur les sociétés innovantes pendant au moins 8 ans.
-Inciter les
élèves des Grandes Ecoles à effectuer leurs stages et missions dans les
technopôles
-renforcement de
coopération entre les ingénieurs algériens (intérieur- l'étranger)
-favoriser les
réseaux d'appui à l'innovation et à la création
A titre
d'exemple:
En Chine technopôle de Suzhou dans le secteur
informatique et électronique est bien développé: avec 34 milliards d'euros, sa
croissance annuelle est supérieure à 40%. Le logiciel atteint 1,5 milliard
d'euros. Suzhou a reçu le label étatique de « base nationale d'industrie de
l'informatique.
La Silicon
Valley, un technopôle
Le mot silicon
correspond à silicium en français, élément naturel utilisé pour la fabrication
des puces électroniques. C'est l'empire de la high-tech (haute technologie) :
on y trouve 6 000 entreprises de la «nouvelle économie». A part Microsoft
localisé à Seattle, Compaq à Houston et IBM dans le New Jersey, la Silicon
Valley regroupe tous les leaders du secteur informatique. Avec l'aire urbaine
de San Francisco, c'est une des régions les plus dynamiques des États-Unis. Le
salaire moyen y est le double de celui des Etats-Unis. Il est vrai que le
technopôle accompagne tous les projets avec des analyses et vous prépare à la
création d'entreprise. Une expertise vous permettra de développer votre
entreprise et votre marché. L'entreprise nécessite bien souvent des
investissements de départ relativement lourds. Avec le technopôle des aides
publiques et des exonérations fiscales sont prévues. Abattoirs, bovins, ovins,
volailles, lapins etc. Ateliers de découpes de viandes salaisons, charcuteries
et boucheries, poissonneries, pâtisseries, cuisines collectives, confiseries,
triperies, fromageries. AGROPOLE, et technopôle de l'agro-alimentaire présente
avec des soutiens actifs des acteurs économiques ,financiers et institutionnels
un pôle de compétences technologiques multidisciplinaires orienté vers
l'innovation, le transfert de technologie, l'assistance technique, le contrôle
de qualité pour les produits et les procédés : équipes spécialisées
Ce second congrès
international des TIC de 2010
Sous le haut
patronage du président de la République, le ministère de la Poste et des
Technologies de l'Information et de la Communication et l'Union nationale des
scientifiques et technologues algériens ont organisé le deuxième Congrès
international sur la Promotion inter africaine de la coopération pour le
développement des TIC et Stratégie et gouvernance des TIC qui s'est tenu le 2,3
et 4 novembre 2010 à Oran.
L'opportunité du câble Alger-Abuja qui nous
connecte l'Afrique et son introduction au Congrès de 2010, est une occasion de
développer une vision future sur les opportunités économiques pour tous les
partenaires, afin d'asseoir un développement cohérent. « Au titre de la
coopération bilatérale, il convient de mentionner le projet de liaison à fibres
optiques entre Alger et Abuja qui irriguera les pays frontaliers des deux états
terminaux ainsi que les pays qu elle traverse. Un tel projet jouera, sans nul
doute, un grand rôle dans le développement socio-économique régional. Cette
liaison sera prolongée vers l'Afrique du Sud pour constituer une véritable
colonne vertébrale du nord au sud de l'Afrique en direction du bassin
méditerranéen et de l'Europe, grâce à la liaison sous-marine reliant Alger
l'Europe continentale, via Palma de Majorque. »
(Abdelaziz
Bouteflika)
A titre d'exemple les universités africaines
ont besoin d'une bande passante fiable et abordable. La plupart des universités
africaines paient environ cent fois plus cher que celle du Canada pour se
brancher à l'internet.
*Au plan
national, ce congrès 2010 est en droite ligne avec le discours du président de
la République lors du SMSI de Tunis 2005.
Nous soutenons ce projet et nous le
considérons comme stratégique pour le devenir de l'Afrique. Cet important
levier d'intégration pour l'Afrique et plus particulièrement pour les pays
concernés est aussi une composante de doctrine de développement des TIC.
Cependant cette dernière est à ce stade à l'état de potentiel, sa
transformation en levier effectif, nécessite la réunion d'un certain nombre de
conditions, dans tous les domaines, notamment : le développement des
compétences technologiques et managériales, le financement volontariste des
projets d'avenir structurants ainsi que la mise à niveau du cadre réglementaire
afin d'aligner les initiatives et leur organisation sur les objectifs
stratégiques. Parmi les moyens les plus importants identifiés par le congrès,
le déploiement d'un CERT et la valorisation de la fonction Systèmes
d'informations (SI) dans toutes les organisations aussi bien économiques que de
service public, nous paraissent essentiels.
La démarche d'investissement dans la
technologie semble a priori insurmontable, il nous reste à démontrer que nous
sommes aptes à maîtriser cette nouvelle technologie afin qu'elle puisse
profiter à tous les partenaires impliqués dans ce projet. A partir de là, les
réflexions et les évolutions.
engagées depuis
l'impulsion donnée par le « Débat du congrès
2008 » dont le document
final fournit, thème par thème, une excellente synthèse. Les apports de notre
intelligentsia à l'étranger lors de ce deuxième congrès sur les TIC, la vision
et l'impact pour les réseaux nécessaires, la transmission, la gestion et le
stockage seront bientôt disponibles.
Sans nul doute, faut-il en conséquence,
privilégier le rôle fondamental des militants de notre union au service du
pays. La créativité scientifique et la préoccupation économique semblent donc
difficiles, l'habitude d'Oran de recevoir des «chtih wa rdih» n'a pas
enthousiasmé nos journalistes au point de nous ignorer. Ce séminaire intervient
pour repositionner notre ville dans l'avènement d'internet et de l'autoroute de
l'information.
Les TIC ou les nouvelles technologies de
l'information, de la communication NTIC sont les nouvelles bases de la
connaissance et la gestion des connaissances. Elles sont les nouvelles filières
professionnelles. Les TIC ou NTIC sont les nouveaux segments de l'organisation
et un vecteur de l'économie. C'est une chance unique d'instaurer des mécanismes
nouveaux pour sortir l'Afrique définitivement du sous-développement. C'est
aussi l'enjeu majeur de demain pour des échanges internationaux et une nouvelle
dynamique de la croissance.
La facilitation de l'outil informatique et
les actions visant à introduire les nouvelles technologies dans le cadre du
travail fait de plus en plus d'adeptes dans bien des sphères d'activités de la
société : industries culturelles, institutions gouvernementales, réseaux
financiers, etc.
Cette reconfiguration des connaissances par
les TIC débouche automatiquement sur l'amélioration des compétences
individuelles et sur une nouvelle vision du monde. Notre pays se doit être un
usager et un développeur des TIC, dans un monde en développement pour imprimer
une revalorisation de l'informatique, des systèmes d'information et des études
de développement. Aujourd'hui les mutations sont rapides et bousculent les
innovations. De ce fait seul un renforcement des capacités des universités par
un développement: humain et technologique, et une large diffusion de la future
société numérique. Cette stratégie de développement des TIC est nécessaire afin
de rappeler la création des pôles et technopôles pour les promoteurs de projets
spécialisés dans les TIC.
Enfin nos experts informaticiens auront la
possibilité de créer des entreprises de services, centre d'appel, aide au
partenariat technologique, développement logiciel,la numérisation des
documents,le développement des sites Web ainsi que tout travail à distance.
Ces pôles
donneront la possibilité aux pouvoirs publics de piloter de manière la plus
juste les aides publiques et surtout d'actionner les bons leviers. Le monde de
demain sera numérique, alors à vos marques. A bon entendeur salut.
* Sénateur,
Secrétaire Général De l'Union Nationale des Scientifiques et Technologues
Algériens
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Posté Le : 25/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader REGUIG*
Source : www.lequotidien-oran.com