Stratégie de campagne pour le Président

Peut-on d'abord dire qu'il n'y a pas de raison à ce que les futurs candidats à la magistrature reconduisent les mêmes discours qu'ils avaient tenus lors de la campagne d'il y a cinq années, de celle également d'il y a dix années ' Tout comme les élections passées, le Président y participera sûrement.La mènera-t-il, sa campagne électorale, en s'impliquant lui même ou la fera-t-il par personnes interposées ' Concernant d'abord la campagne à mener pour le compte de Bouteflika (les signes de renouvellement de son mandat étant bien mis en évidence), le Premier ministre laissait entendre que le candidat Bouteflika n'aura pas à présenter son programme comme auront à le faire ses concurrents. La stratégie de campagne est déjà définie et grandement mise en place. Le candidat président n'aura pas à présenter et défendre un programme. Le Premier ministre a déjà donné le La. C'est l'énumération des «succès» du bilan de ses premiers mandats qui le dispensera de faire la campagne comme auront à le faire ses concurrents. Les derniers projets programmés, selon un temps électoral, seront achevés et mis en consommation à avant et pendant même la campagne électorale. Lui-même avait dit que son programme est derrière lui, c'est-à-dire que ce sont les réalisations physiques et immatérielles (telles les réformes, la lutte contre le terrorisme) qui plaident pour sa reconduction. Selon ce qu'on pourrait comprendre, le Président n'aura pas besoin de parcourir le territoire national pour prononcer des discours. Pour chacune des réalisations de son bilan, ce sont les parties de ses anciens discours de campagne qui seront diffusées à la télévision illustrées par leur présentation filmée. Ainsi, le Président sera présent durant toute la campagne électorale avec une méthode tout à fait nouvelle, inédite. Rien sur le plan légal n'interdit que la campagne électorale soit menée par des anciens enregistrements. Rien n'interdit l'enregistrement des discours de campagne avant leur passage sur les chaînes TV. Si on comprend bien le message du Premier ministre, le Président sera présent à la campagne électorale et mènera celle-ci par des anciens enregistrements et par la mise en consommation des projets déjà lancés et dont l'achèvement était fixé pour l'année 2014. Rien n'interdit également que les membres de son équipe électorale parcourent le territoire national pour porter la «bonne parole».