Algérie

Stopper les détournements de lait subventionné L'ONIL met le cap sur le lait cru



Stopper les détournements de lait subventionné                                L'ONIL met le cap sur le lait cru
L'Office national interprofessionnel du lait (Onil) s'est fixé comme objectif, pour 2013, la réduction des importations du lait en poudre et le renforcement de la production du lait cru. Celle-ci est estimée actuellement à 3 milliards de litres. « La collecte du lait cru pose toujours problème même si elle connaît une évolution. Jusqu'à présent, nous n'arrivons pas encore à collecter la totalité de la production », a déploré, hier, à l'APN, Fethti Missar, DG de l'Onil, lors d'une audience de la commission de l'agriculture. Des 3 milliards de litres de lait cru, 750 millions de litres seulement ont pu être collectés, contre 400 millions en 2010, précise-t-il en indiquant, en termes de prévisions, que la filière espère collecter 800 millions de litres de lait cru en 2013. « Les primes étatiques relatives à la collecte ont également évolué, atteignant 13,3 milliards de dinars en 2012 contre 11,8 milliards en 2011 », dit-il, tout en constatant une évolution dans la consommation du lait cru par rapport au lait en poudre et ce, grâce notamment aux conventions signées entre l'Onil et 117 unités de transformation en 2012 contre 70 unités en 2011. Cet objectif fixé par l'Onil va dans la même direction que les mesures de la loi de finances pour 2013 stipulant une baisse de 38% de la contribution financière de l'Etat à la filière lait afin d'encourager la production du lait cru. « Ce que nous gagnons dans la réduction des importations du lait en poudre, nous l'investissons dans la production du lait cru », souligne-t-il. Toutefois, signale-t-il, sans la modernisation des techniques d'élevage et de production des aliments de bétail, la production nationale du lait ne pourra pas atteindre l'évolution souhaitée. « Le rendement de la vache algérienne est faible, ne dépassant pas 3.000 litres/an alors que la vache européenne produit entre 9.000 et 10.000 litres/an. Quant aux aliments de bétail, il est temps de penser à les cultiver localement au lieu de les importer. Surtout que leurs prix connaissent une flambée exceptionnelle. Le sud du pays est idéal pour la culture du maïs et du soja », assure-t-il en se réjouissant que l'Onab ait baissé les prix, cette année. Pour revenir au lait en poudre, le DG de l'Onil fera savoir que 155.000 tonnes ont été distribuées l'an dernier au niveau des unités de transformation dont 50% au secteur privé, contre 145.000 en 2011. « L'Etat a déboursé 26,6 milliards de dinars en 2012 pour le lait en poudre, contre 25,5 en 2011. En tout, 46,6 milliards de dinars sont consacrés au secteur du lait, cru et en poudre », affirme-t-il en reconnaissant la fraude exercée au niveau de certaines unités de transformation qui utilisent le lait en poudre, subventionné pourtant par l'Etat. Il sert à la production de produits laitiers ou de lait en sachet de qualité inférieure. « Nous venons de créer une inspection générale pour contrôler les aides de l'Etat d'une part et le processus de production de lait, d'autre part. Nous avons enregistré des dépassements dans certaines unités de transformation et nous leur avons, comme sanction, suspendu l'alimentation de lait en poudre. Mais les consommateurs doivent s'impliquer également pour stopper ces dépassements car nous ne pouvons agir seuls », conclut-il.


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